Thèse en cours

Estimation des flux de CO2 par covariances turbulentes à l'échelle de plusieurs km2

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Auteur / Autrice : Pedro Henrique Herig coimbra
Direction : Benjamin Loubet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Géosciences
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de l'environnement d'Île-de-France
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ECOSYS Écologie fonctionnelle et écotoxicologie des agroécosystèmes
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Géosciences, climat, environnement et planètes (2020-....)

Résumé

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Le climat et l'activité humaine sont étroitement liés. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) influent sur la chimie atmosphérique. L'élévation des températures et des événements extrêmes touchent des millions de personnes à travers le monde et sont principalement causées par les émissions anthropiques de GES. Une surveillance efficace est essentielle pour des décisions politiques éclairées, mais elle est complexe en raison de la variabilité spatio-temporelle des sources, du transport atmosphérique et des puits naturels. Les réseaux de surveillance ainsi déploient des échantillonnages en continue et dans diverses localités géographiques. La Covariance Turbulente (EC de l'anglais Eddy Covariance) est prisée pour fournir une surveillance directe, continue et fiable des flux de gaz à effet de serre. Bien qu'elle mesure le flux net, sources et puits confondues, des "méthodes de partitionnement" sont couramment utilisées pour partitionner la productivité primaire brute (PPB) et la respiration de l'écosystème (Reco). L'EC standard repose sur la covariance entre la vitesse du vent vertical et un scalaire nécessitant la stationnarité et rendant une partie des données inutilisable. L'EC basée sur les ondelettes fonctionne selon les mêmes principes que la méthode standard mais calcule la covariance utilisant des séries temporelles décomposées en fréquences. Sans le besoin de la stationnarité elle préserve une quantité significative de données. De plus, nous supposons que la décomposition en fréquence peut capturer des informations des "rafales" individuelles mélangées dans le signal d'origine. Dans le premier article, nous avons exploité cette caractéristique pour proposer une nouvelle méthode de partitionnement sans paramètre, basée sur l'analyse par quadrants des flux décomposés en fréquence de CO2 et de vapeur d'eau. Cette méthode a été prouvée fournir des estimations non biaisées de la PPB et de la Reco sur un site agricole et une forêt près de Paris. Les villes, responsables de 70 % des émissions mondiales, sont des points focaux pour l'atténuation du changement climatique. Dans le deuxième article, nous avons proposé un échantillonnage conditionnel en fréquence utilisant le monoxyde de carbone comme traceur pour séparer les émissions biogènes et anthropiques. Nous avons testé cela avec des analyseurs de gaz à réponse lente installés sur une grande tour. Malgré des fréquences d'acquisition, l'atténuation s'est avérée limitée par une contribution plus faible des hautes fréquences à cette hauteur. Les résultats ont démontré la capacité de la méthode à quantifier des typiques émissions de combustibles fossiles, suggérant un potentiel d'expansion du réseau de flux en utilisant les tours atmosphériques déjà existantes. Bien qu'EC reste la norme pour les études locales, l'estimation des flux de surface à plus grande échelle implique souvent des inversions utilisant des modèles de transport et des mesures de concentration. Ces mesures, dispersées, nécessitent des informations préalables pour améliorer la résolution spatiale et l'attribution. Les images satellites et les inventaires détaillés ont grandement aidés à cet égard. Dans le troisième article, nous avons analysé à quelle échelle et avec quelle incertitude nous pouvons récupérer des flux spatialisés à travers un paysage hétérogène basé sur les flux d'EC partitionnés d'une grande tour (méthode de l'article 2). Pour cela, nous combinons ces flux avec des images satellites haute résolution, un modèle d'empreinte dans un cadre bayésien. Les cartes de flux obtenues offrent l'avantage de s'appuyer sur des mesures de flux directes à l'échelle du paysage, tout en informant des inversions à des échelles plus larges. Les résultats axés sur la région parisienne démontrent la faisabilité de ces approches, offrant des informations pour les mesures de flux à l'échelle du paysage. Ces avancées améliorent notre compréhension aux échelles temporelles et spatiales où les décisions sont prises.