Thèse en cours

Cognition humaine, anthropo- et zoomorphisme et interactions sociales

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Auteur / Autrice : Anthony Durand
Direction : Laurent Bègue-Shankland
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Psychologie sociale et expérimentale
Date : Inscription en doctorat le 01/01/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interuniversitaire de Psychologie/Personnalité, Cognition, Changement social

Mots clés

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Résumé

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L'anthropomorphisme est l'attribution de caractéristiques humaines à des agents non humains, telles que des émotions, des motivations, des raisonnements ou des intentions. L'anthropomorphisation est un phénomène précoce et fondamental inhérent à la pensée humaine : ses déterminants sont cognitifs et motivationnels. Un premier mécanisme à la base de l'anthropomorphisme permettrait d'appréhender l'environnement qui nous entoure au moyen des connaissances que nous possédons sur notre propre nature d'humain. Ces connaissances acquises très tôt sont plus riches et plus accessibles que celles que nous possédons sur les agents non-humains. Ce mécanisme interagit avec deux autres facteurs de motivation : 'l'effectance' et la sociabilité. Le premier vise à entrer efficacement en relation en donnant du sens aux actions des agents non-humains afin de prédire leur comportement. Le second est basé sur le besoin fondamental d'établir des liens relationnels avec les humains. Ces trois mécanismes interagissent et permettent d'établir des prédictions quant à la tendance à l'anthropomorphisme des agents non-humains. Ils sont liés à d'autres facteurs endogènes ou exogènes : dispositions culturelles (normes, idéologies, etc.), développementales (type d'attachement, apprentissage, etc.), situationnelles (caractère prédictif, similarité perçue, etc.), dispositionnelles (besoin de contrôle, solitude chronique, déficience cognitive temporaire ou chronique). L'étude de l'anthropomorphisme s'inscrit dans plusieurs domaines, dont celui de l'interaction entre humains, animaux et robots. Anthropomorphiser des entités non humaines a pour conséquence de leur accorder des capacités mentales et émotionnelles plus importantes, ce qui augmenterait la considération morale qui leur est attribuée ainsi que la volonté d'agir pour leur bien-être et de les protéger. Cependant, en robotique, les similitudes d'un robot avec un humain ne produisent pas un effet linéaire d'attraction et d'interaction. Selon Mori et al. (2012), il existe une ' vallée dérangeante', c'est-à-dire un seuil où les similitudes procurent un sentiment de malaise et donc une moindre acceptation de la relation homme-robot. Afin de surmonter cet obstacle, la thèse vise à déterminer dans quelle mesure différents degrés de zoomorphisme d'un robot facilitent son intégration dans la sphère morale des individus et facilitent les interactions avec lui. Sur base d'une série de protocoles comportementaux, une série d'expériences est prévue pour évaluer la nature des représentations spontanées et des interactions avec un robot, en faisant varier les paramètres d'apparence externe et au moyen de mesures dépendantes complémentaires captées sur l'individu en situation d'interaction (vocalisations spontanées, fixations oculaires, évaluations verbales, activité cardiaque). Les modèles animaux seront dérivés de la théorie bidimensionnelle des contenus stéréotypés appliquée aux animaux, qui distingue orthogonalement leur compétence et leur capacité à susciter l'affection.