Thèse en cours

Les contrats publics à financement privé – Réflexions sur le régime juridique des contrats de partenariat public-privé en Afrique de l'Ouest

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Sylve Guedou
Direction : Anne RainaudNicaise Mede
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit
Date : Inscription en doctorat le 16/01/2018
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et sciences politiques, économiques et de gestion (Nice, Alpes-Maritimes ; 2008-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherche en droit administratif, constitutionnel, financier et fiscal (Nice)

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

La crise financière de 2008 a mis le continent africain face à la pire crise de son histoire, laissant une marque indélébile sur le développement et la gestion des infrastructures publiques. En Afrique et au Bénin plus particulièrement, la question des infrastructures publiques reste entière. D'après une étude de la Banque mondiale, les besoins annuels d'infrastructures en Afrique sont estimés à 93 milliards de dollars . Face à l'importance des investissements et à la rareté des deniers publics, le financement des infrastructures apparaît comme un fardeau, à l'heure où les restrictions budgétaires s'imposent à tous. Au Bénin, la capacité de l'Etat à prendre en charge de manière indépendante le financement de projets d'infrastructures utiles au développement est fortement limitée. En effet, le Bénin est un pays pauvre classé parmi les pays pauvres très endetté et où le besoin d'infrastructures publiques se fait ressentir cruellement. L'aveu d'impuissance de l'État s'exprime à la fois dans l'entretien des infrastructures existantes, mais également et surtout dans le financement de nouvelles infrastructures c'est-à dire la construction, l'organisation et l'achèvement des travaux publics et des services publiques, lesquelles doivent s'adapter aux nouveaux enjeux du monde. Le financement des infrastructures pèse lourd dans les comptes publics, car elles sont majoritairement déficitaires et leurs coûts de fonctionnement et de modernisation ne peuvent plus être honorés par le pouvoir public. Fondamentalement, les ressources de l'Etat béninois proviennent des recettes exceptionnelles tirées de l'exportation des biens et services, de l'impôt versé par les contribuables, de l'emprunt et de l'aide apportée par la coopération internationale. Face à ses besoins en investissement, l'Etat fait appel à des stratégies et à des moyens juridiques lui permettant de se doter d'infrastructures publiques. C'est alors que l'Etat béninois comme la plupart des Etats, s'est tourné vers le secteur privé pour le financement de ses travaux et services publics. Le recours aux financements privés préexistait sous la forme des délégations de service public avec la loi n°2009-02 du 7 août 2009 portant Code des marches publics et des délégations de services publics en République du Bénin. Il s'est davantage renforcé avec l'adoption le 11 octobre 2016 de la loi 2016-24 portant cadre juridique du Partenariat Public Privé du Bénin. Depuis une vingtaine d'années, les partenariats Public-Privé (PPP) sont devenus l'un des modes les plus utilisés de financement des infrastructures publiques dans le monde. Débuté en Grande Bretagne à l'entame des années 92, ce système s'est progressivement répandu dans le reste du monde. Ces politiques, sont notamment soutenues et promues dans les pays africains et au Bénin notamment par la Banque mondiale et l'OCDE mais aussi des organismes comme l'AFD et l'Union européenne. La notion de partenariat public-privé (PPP) n'est pas définie en droit. Ce terme se réfère en général à une pluralité de contrats globaux de longue durée qui visent à assurer le financement, la construction, la rénovation, la gestion ou l'entretien d'une infrastructure ou d'un service public par une personne de droit privé. La loi du 11 octobre 2016 sur les PPP au Bénin ne définit pas non plus de façon précise la notion de PPP. Les articles 1 et 4 de cette loi se contentent d'énumérer un ensemble de montages contractuels relevant à la fois des conceptions francophones et anglo-saxonnes des PPP. Le concept d'infrastructure a été utilisé à l'origine dans le domaine du génie civil, puis dans l'urbanisme. Le dictionnaire généraliste définit le terme d'infrastructure comme un ensemble d'ouvrages constituant la fondation et l'implantation sur le sol d'une construction ou d'un ensemble d'installations (par exemple routes, voies ferrées, aéroports). La réalisation et l'entretien des infrastructures, destinés à satisfaire, directement ou indirectement, les besoins collectifs du public relèvent à priori de la responsabilité de l'Etat. L'intervention des personnes privées induit des transformations de l'action publique. Au Bénin, l'intervention des personnes privées dans la construction et la gestion des travaux et services publics est organisée par des textes législatifs dont il convient d'examiner la cohérence et l'efficacité.