Etude des conditions de l'émergence d'un pathogène envahissant : Cryptostroma corticale sur l'érable sycomore
Auteur / Autrice : | Elodie Muller |
Direction : | Benoît Marçais, Jaime Aguayo |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie et écologie des forêts et des agrosystèmes |
Date : | Inscription en doctorat le 01/12/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IAM - Interactions Arbres Microrganismes |
Equipe de recherche : Ecologie des champignons pathogènes forestiers |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
L'introduction de pathogènes envahissants dans de nouvelles aires géographiques et le changement climatique sont les causes principales d'émergence de nouvelles maladies forestières. La maladie de la suie sur l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), causée par le champignon Cryptostroma corticale, est un bon exemple d'émergence d'un agent pathogène envahissant liée au changement climatique. Ce parasite cause directement des dégâts sur les arbres, et ses spores aéroportées, induisent des problèmes en santé humaine, dû à leur haut potentiel allergène. Cryptostroma corticale a été introduit en Europe pour la première fois en 1945, détecté dans un parc urbain de Londres. Les mentions en Europe ont été rares, jusqu'à depuis les années 2000, où une augmentation de l'incidence de cette maladie est observée. Ces mentions ont été toutes associées à des évènements de chaleur extrême et de sécheresse. Le projet Syco-Protect vise à étudier les mécanismes d'émergence de la maladie de la suie en testant les hypothèses de deux processus potentiellement complémentaires: (i) le stress abiotique (sécheresse, canicule) provoque un changement du microbiote favorable au déclenchement de la pathogénicité de Cryptostroma corticale qui est déjà présent sous une forme endophyte dans les tissues vasculaires, et (ii) le champignon colonise de nouveaux sites grâce au transport par le vent et l'établissement de son inoculum, qui trouverait des conditions adéquates pour son développement suite à des épisodes de chaleur et sécheresse. Pour tester ces hypothèses, la présence de C. corticale sera évaluée dans des érables sycomore symptomatiques et asymptomatiques suivant un gradient environnemental allant de plus à moins anthropisé (ville-forêt). La contribution du transport par le vent sera évaluée par le piégeage de spores du champignon à travers des capteurs passifs et/ou volumétriques. Le microbiote associé à C. corticale sera caractérisé dans un sous-groupe d'arbres présentant différents niveaux d'infection pour étudier la relation entre l'émergence de la maladie et le changement du microbiote. Finalement, une première étude de la diversité génétique de C. corticale sera réalisée. Elle comprendra une étude de génomique comparative des isolats européens et historiques (Angleterre et Amérique du Nord). Cet axe de la thèse permettra également le développement des outils en génétique de populations (i.e. microsatellites, identification de régions polymorphes) qui serviront pour des études de caractérisation de la structure des populations du champignon à une plus large échelle.