Thèse en cours

Multirésistance du carpocapse des pommes (Cydia pomonella) aux granulovirus (CpGV) : bases génétiques et moyens de contournement durable.

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Léa Gingueneau
Direction : Miguel Lopez-ferber
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : STE-Biologie et Ecologie Evolutives
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2022
Etablissement(s) : IMT Mines Alès
Ecole(s) doctorale(s) : Biodiversité, Agriculture, Alimentation, Environnement, Terre, Eau
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : HydroSciences (Montpellier)
Equipe de recherche : Eau, Ressources, Territoires

Résumé

FR  |  
EN

L'apparition de résistances chez les ravageurs est un exemple classique d'évolution en action et un problème majeur en agronomie. Dans le cas de résistances à des micro-organismes vivants tels que des virus utilisés comme moyen de contrôle biologique, la compréhension des mécanismes adaptatif en jeux peut permettre de manipuler la « course aux armements » entre le virus et son hôte et résoudre le problème agronomique posé par la résistance. Le carpocapse des pommes (Cydia pomonella) est le principal ravageur des vergers de pommiers et de poiriers à travers le monde. Un moyen de contrôle biologique est utilisé pour lutter contre ce lépidoptère : le virus de la granulose : Cydia pomonella GranuloVirus (CpGV). Chaque granulovirus étant spécifique d'une ou quelques espèces d'insectes proches et inoffensif pour tous les autres êtres vivants, l'emploi de ces virus rentre dans les objectifs de diminution de l'utilisation des insecticides chimiques et de préservation de l'environnement. Le CpGV est l'une des rares méthodes efficaces à disposition de l'Agriculture Biologique en verger de pommiers et poiriers. Après plus de 20 ans d'utilisation à grande échelle d'un isolat viral unique (CpGV-M), des populations de C. pomonella résistantes au virus ont été détectées, posant la question la durabilité de cette méthode de contrôle biologique. Trois thèses précédentes ont permis de développer un nouveau variant, le CpGV-R5 capable de contourner la résistance de C. pomonella au virus au laboratoire comme au champ, et d'étudier des mélanges génotypiques pour pérenniser l'efficacité de ce moyen de contrôle biologique (Berling, 2009 ; Graillot, 2015 ; Hinsberger, 2020). Il est le composant du produit Carpovirusine Evo2, commercialisé par UPL. Un troisième variant, lui aussi efficace sur les insectes résistants a été commercialisé dans le même temps sous le nom de CpGV-V15 par la société Andermatt Biocontrol. En 2020, notre équipe a détecté plusieurs populations avec des sensibilités diminuées aux trois isolats actuellement commercialisés en France (Siegwart et al. 2020). Dans le cadre d'une collaboration entre INRAE et UPL, une nouvelle thèse est lancée afin d'étudier les mécanismes génétiques de la coévolution entre le virus et son hôte. Le but de ces recherches est i) d'élucider les bases génétiques des nouvelles résistances chez C. pomonella ; ii) de développer des outils moléculaires de détection haut débit de ces résistances et iii) de développer des isolats viraux durablement efficaces. Ces trois objectifs feront appel à des approches d'évolution expérimentale (coévolution hôte-virus), de génomique de l'adaptation et de virologie.