Entre rupture et continuité : la logique cosmologique du pluralisme médical à Madagascar
| Auteur / Autrice : | Qiansheng Huang |
| Direction : | Laurence Pourchez |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Sociologie, anthropologie |
| Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 Soutenance le 30/09/2025 |
| Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (1997-... ; Paris) |
Mots clés
Résumé
Cette thèse explore le pluralisme médical à Madagascar, particulièrement à Antsirabe, en analysant la logique culturelle et cosmologique qui sous-tend la coexistence des pratiques thérapeutiques. Elle propose le concept de « cosmos en rupture », s’appuyant sur une ethnographie (2023-2024) des interactions entre guérisseurs traditionnels, biomédecine, et influences exogènes. L’étude démontre que ce pluralisme s’ancre dans un cosmos où les plans humano-ancestral et autochtone/naturel, bien que distincts, interagissent. Le hasina (force vitale), dans ses manifestations hétérogènes (socialisé, sauvage, voire amoral pour la biomédecine) et son potentiel moniste, légitime ces pratiques thérapeutiques. Ce cadre explique l’intégration des techniques exogènes (géomancie, acupuncture) par affiliation à un « maître du monde » ou par accommodation matérielle. La thèse examine aussi la médecine traditionnelle contemporaine, naviguant entre objectivation et modernité performative, et les mutations culturelles (christianisme, tendances monistes internes) qui reconfigurent le panthéon local. Le « cosmos en rupture » offre ainsi un cadre théorique holistique pour l’intégration culturelle, éclairant par contraste des logiques de « cosmos en continuité » (ex. Chine). Cette approche holistique, combinant réflexivité et théorisation ancrée, permet de saisir la complexité des dynamiques entre savoirs locaux, pouvoir et culture à l’ère de la mondialisation.