Etude de la marche et de la posture dans les neuropathies acquises subaigues et dans les neuropathies héréditaires : recherche de mécanismes compensateurs
Auteur / Autrice : | Loïc Dupont |
Direction : | Arnaud Delval |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences et techniques des activités physiques et sportives - STAPS |
Date : | Inscription en doctorat le 01/11/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École graduée Biologie-Santé (Lille ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Lille Neurosciences & Cognition |
Equipe de recherche : Degenerative and vascular cognitive disorders |
Mots clés
Résumé
Si la classification entre neuropathie héréditaire et acquise est souvent facile, il n'y a dans certains cas pas de marqueur totalement spécifique permettant la distinction entre les 2 étiologies. En effet, dans certains cas, le caractère héréditaire est facile à mettre en évidence avec une anamnèse évocatrice (pieds creux dès l'enfance, difficultés motrices dès l'enfance, aggravation lente), une histoire familiale évocatrice, une amyotrophie distale caractéristique ''en bouteille de Champagne inversée''. Néanmoins, il existe des neuropathies héréditaires sporadiques pour qui le diagnostic peut être difficile. S'il est important de faire le diagnostic de neuropathies inflammatoires pour proposer un traitement immunomodulateur voire immunosuppresseur, il faut aussi savoir ne pas le prescrire aux patients qui ont une neuropathie héréditaire (inefficacité et balance bénéfice-risques clairement en défaveur du traitement). Pour différencier une neuropathie chronique héréditaire d'une neuropathie inflammatoire, il est d'adage de dire que le patient ''est moins grave que son EMG'' dans une neuropathie héréditaire, avec une discordance clinque-électrique qui laisse présumer de mécanismes d'adaptation chroniques compensateurs qui ont du se mettre en place au fil des années. Ceci signifie que pour la même sévérité lésionnelle (par exemple une diminution d'amplitude des potentiels sensitifs aux membres inférieurs sur l'électromyogramme), le patient avec une neuropathie héréditaire aura moins de plainte sensitive (hypoesthésie, dysesthésie) et moins de troubles de l'équilibre (ataxie proprioceptive) qu'un patient avec le même électromyogramme pour qui l'installation des troubles a été subaigüe. L'équilibre se teste en statique (équilibre postural) et en dynamique (lors des changements de position ou lors de la marche par exemple). Pourtant aucun article dans la littérature scientifique n'a comparé spécifiquement les profils cliniques de ces deux groupes distincts de patients. L'hypothèse de ce travail est issue de l'observation clinique : les patients atteints de neuropathie chronique (héréditaire par exemple) ont un handicap moindre que les patients atteints de neuropathie subaigüe (inflammatoire par exemple) pour un même niveau de sévérité de l'atteinte neuropathique et pour un mécanisme démyélinisant relativement comparable. Il existe donc probablement des mécanismes compensateurs qui apparaissent dans les neuropathies chroniques, mécanismes qui sont soit périphériques (visuels, vestibulaires ou proprioceptifs) soit centraux (cérebelleux, ou sensori-moteurs). Notre étude a pour but d'évaluer si les patients atteints de neuropathies chroniques héréditaires ont moins de troubles de l'équilibre que les patients atteints de neuropathies subaigües comme les neuropathies inflammatoires démyélinisantes chroniques (PIDC), à degré d'atteinte lésionnelle nerveuse équivalent. Cette étude devrait permettre en objectif principal de démontrer cette hypothèse basée sur l'expérience, que les patients avec neuropathie chronique ont moins de retentissement de l'atteinte nerveuse à niveau lésionnel identique (basé sur l'évaluation clinique et électromyographique (EMG)). On évaluera le retentissement moteur au moyen d'un testing musculaire et le retentissement sensitif par une évaluation clinique des différentes modalités sensitives et surtout une analyse de la marche qui combine les aspects afférents et efférents du système nerveux. Le paramètre le plus étudié pour rendre compte de l'ataxie dans les neuropathies est un paramètre de posturographie d'ailleurs utilisé en clinique (épreuve de Romberg). Il nous servira de critère principal, car il est corrélé notamment au risque de chute dans des études sur les neuropathies. Cette étude nous permettra en objectif secondaire si notre hypothèse principale est vérifiée de mieux comprendre les mécanismes mis en uvre par les patients atteints de neuropathie héréditaire. Les objectifs secondaires ont donc pour but d'explorer ces mécanismes, qui pourraient dans un second temps être proposés comme des cibles d'une amélioration de l'équilibre et de la marche chez les patients présentant une neuropathie subaigüe (soit par des techniques de rééducation spécifique, soit par des techniques de stimulation non invasive type stimulation magnétique transcrânienne répétitive).