Thèse en cours

Tamurt n Ifigha : terre et pouvoir(s), pour une écologie politique africaine en Algérie ?

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Auteur / Autrice : Emma Chaouane
Direction : Isabelle Rivoal
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Inscription en doctorat le 13/12/2022
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Nanterre ; 1967-...)

Mots clés

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Résumé

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''Pour comprendre la réalité algérienne il faut au contraire cheminer pas à pas le long de la grande blessure faite au peuple et au sol algérien. Il faut mètre après mètre, interroger la terre algérienne et mesurer le morcellement de la famille algérienne, l'état d'éparpillement dans lequel elle se trouve. » Fanon (1962:111) ''habite'' ce travail de thèse. De ce cadre d'analyse en anthropologie (du) politique, de la violence et du pouvoir, se joint Elias qui postule que « le pouvoir n'est pas une amulette que l'un possède et l'autre non », c'est plutôt « une particularité structurelle des relations humaines ». Adapté à notre objet de recherche, ce second cadre théorique pose l'hypothèse générale que l'humain et la nature feraient ''relation'' de pouvoir par leurs dépendances réciproques. Leurs liens donneraient à voir des configurations dans lesquelles « l'équilibre des forces est plus ou moins instables » mais dont les cristallisations trans-générationnelles, et trans-temporelles, ont développé des processus de coopération trouvant à ce jour un juste équilibre malgré la contrainte de tensions héritées et constantes. Ainsi, la métaphore de la spirale aide à visualiser notre champ de recherches car il y a un tempo et des trajectoires circulaires et trans-linéaires, et des bonds dans le temps long des vies humaines, visibles et invisibles et non-humaines. Pour comprendre ce ''ddunit'' qui s'est crée et qui tient entre l'humain-e Kabyle et la terre en Kabylie non cadastrée, il faut étudier cette élasticité relationnelle. En Equateur, Bolivie, Australie et Inde, la nature dispose de droits. Elle est expressive et parle un langage non humain mais qui signifie. La première partie du rapport du GIEC, rendue public le 09/09/2021, confirme que les transformations géophysiques structurent irrémédiablement une nouvelle communauté de destin entre l'humain et la nature. Suivant la sentence d'Edouard Glissant : ''Pense avec le monde et agis en ton lieu ; Pense en ton lieu et agis sur le monde'', il s'agira de réfléchir à l'émergence d'un nouveau faire-société, système de représentations et justice sociale trans-moderne en Afrique, en proposant une recherche par notre microcosme kabyle, sur un type de lien social humain- non-humain à faire valoir: l'humain et la terre- ''tamurt'', à partir du cas d'Ifigha. Comment l'attribution d'un statut juridique à la terre en tant qu'être social et par extension, d'un droit de la nature catalyserait une nouvelle cosmologie sociétale en Algérie ? Comment (par) la terre compose et (se) recompose un lien d'interdépendance non-humain-humain avec l'Etat ?