Thèse en cours

La protection juridique des écosystèmes aquatiques à l'aune des Droits de la Nature

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Auteur / Autrice : Marie Calvaresi
Direction : Frédéric Bouin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit public
Date : Inscription en doctorat le 02/12/2022
Etablissement(s) : Perpignan
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale INTER-MED (Perpignan ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre du Droit Economique et du Développement Yves Serra

Résumé

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Le Sénat espagnol a récemment voté l'octroi de la personnalité juridique à la « Mar Menor », vaste lagune d'eau salée qui borde au sud-est du pays la Méditerranée. Si l'aboutissement d'une telle (r)évolution juridique reste aujourd'hui inédite pour un Etat européen, elle n'en constitue pas moins la continuité d'un changement de paradigme déjà amorcé dans de nombreux pays (dont les Etats-Unis, l'Inde, l'Equateur, la Bolivie et la Nouvelle-Zélande), que cela soit à l'échelle constitutionnelle, légale ou juridictionnelle. Cette perspective s'écarte d'une appréciation anthropocentrée des éléments, elle constitue en somme une philosophie juridique et de gouvernance, aujourd'hui consacrée par la règle de droit. Ainsi, la personnalité juridique n'est plus seulement détenue par des personnes, mais peut aussi être reconnue à des écosystèmes voire à la Nature en elle-même, leur conférant des droits inhérents. Sur le plan international et en s'appuyant sur la Jurisprudence de la Terre, les Droits de la Nature sont également reconnus aux entités naturelles qu'elles soient terrestres ou aquatiques. Ces dernières, dotées d'intérêts pluriels et universels, sont particulièrement vulnérables face aux trois crises environnementales majeures que constituent le dérèglement climatique, la perte de biodiversité et la pollution. Bien qu'encadrés par une multitude de sources de droit, une quantité importante de ces écosystèmes est aujourd'hui menacée par l'activité humaine, et pour une partie même condamnée, alors même que leur rôle est essentiel au maintien de l'équilibre de l'ensemble des écosystèmes présents sur la Terre. Face à ce constat, il convient de s'interroger sur la suffisance du droit positif en matière de protection des écosystèmes aquatiques. La doctrine promue à travers les Droits de la Nature peut-elle protéger plus efficacement les écosystèmes aquatiques et préserver durablement leurs intérêts ? In concreto, la défense en justice des intérêts de ces écosystèmes peut-elle donner lieu à des sanctions efficaces, à la hauteur de ces nouveaux droits ?