Un réseau d'aires marines protégées en Méditerranée pour optimiser les synergies au sein du nexus biodiversité-pêche-climat
Auteur / Autrice : | Cléa Abello |
Direction : | Yunne Shin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | EFSA-Sciences de la Mer |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : MARBEC - Biodiversité Marine, Exploitation et Conservation |
Mots clés
Résumé
La mer Méditerranée est une des zones les plus pêchées et les moins régulées au monde avec 75% des stocks de poissons en état de surexploitation (FAO/GFCM, 2020). La biodiversité y est menacée par de multiples pressions anthropiques entrant en synergie avec la pêche ainsi que par le réchauffement climatique dont les effets sont estimés être 25% au-dessus de la moyenne globale (Cramer et al., 2018). Ayant pour objectif la protection de la biodiversité marine et ses contributions aux sociétés humaines, le réseau d'aires marines protégées (AMPs) actuel représente 6% de la surface méditerranéenne et compte seulement 0,23% de zones en protection forte (Claudet et al., 2020), très en-deçà de l'objectif Aichi de la Convention sur la Diversité Biologique, qui fixait à 10% la surface de l'océan dédiée aux AMPs en 2020, ré-évalué à 30% d'ici 2030, et des objectifs gouvernementaux annoncés : 5% de réserves en protection forte dans les eaux françaises méditerranéennes d'ici 2027. Une telle expansion des AMPs en Méditerranée paraît difficilement réalisable, tant les objectifs sont éloignés de la situation actuelle et tant les activités humaines y sont intenses, et pose donc des questions scientifiques et sociétales sur les synergies et les compromis induits au cur du nexus biodiversité-pêche-changement climatique. Cette expansion devrait résulter en un ralentissement de la perte de biodiversité marine à condition que les AMPs soient stratégiquement placées sur des sites riches en espèces, que leur niveau de protection soit élevé et que les moyens de suivi et de contrôle soient suffisants (Gill et al., 2017). Afin d'aborder la complexité de ces enjeux, cette thèse propose d'étudier les futurs possibles des socio-écosystèmes méditerranéens en réponse à l'expansion du réseau d'AMPs sous influence du changement climatique du point de vue des effets sur la biodiversité et sur l'activité de pêche via une approche combinant modélisation intégrée et approches participatives transdisciplinaires. Dans un premier temps, un modèle spatialisé intégré à l'échelle de la Méditerranée, qui explicite la dynamique de la biodiversité couplée avec les dynamiques des pêcheries en réponse à la mise en place d'AMPs sera développé. La construction de ce modèle s'appuiera sur un modèle préexistant (Moullec et al., 2019). Dans un second temps, une série d'ateliers de concertation avec différentes parties prenantes en lien avec le secteur de la pêche et la conservation de la biodiversité en Méditerranée française seront organisés afin d'affiner la modélisation des stratégies spatiales de pêche et de co-construire des scénarios de mise en place d'AMPs (taille, localisation, niveau de protection). Ces scénarios seront ensuite implémentés dans le modèle sous contrainte de scénarios de changement climatique à l'horizon 2050. Enfin, l'optimisation de la taille et de la localisation des AMPs sera explorée afin de maximiser critères de biodiversité, captures et rentabilité économique des pêcheries.