Les sanctions internationales, le droit international humanitaire et l'action humanitaire
Auteur / Autrice : | Wusuntokewo Zigane |
Direction : | Charlotte Beaucillon |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des Sciences Juridiques, Politiques et de Gestion (Lille ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche Droits et Perspectives du Droit |
Equipe de recherche : LERDP - L'Equipe de recherches en droit public |
Résumé
Dans sa décision du 2 octobre 1995 relative à l'affaire PROCUREUR. C/. DUSKO TADIC, le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie définit le conflit armé comme étant le recours à la force armée entre plusieurs Etats ou entre les autorités gouvernementales et des groupes armés organisés ou entre de tels groupes au sein d'un Etat. Régulés par le droit international humanitaire, les conflits armés constituent une menace, voire une rupture à la paix et à la sécurité internationales. Durant les périodes de conflits armés, les sanctions internationales ont traditionnellement constitué l'alternative privilégiée au recours à la force armée, l'objectif étant le rétablissement de la paix. Nonobstant, elles sont aujourd'hui couramment utilisées en temps de paix. Si elles ne font l'objet d'aucune définition conceptuelle ancrée en droit international, elles s'assimilent à des mesures coercitives non-armées adoptées unilatéralement par un Etat ou une Organisation Internationale à l'encontre d'un Etat, d'un groupe d'Etats ou d'un ou plusieurs acteurs non-étatiques, dont le comportement serait constitutif d'une violation des normes internationales. L'objectif est de contraindre l'entité visée à respecter ses obligations internationales. Toutefois, la pratique des sanctions a prouvé que l'exécution des sanctions internationales pouvait produire des effets secondaires sur des tiers, notamment les populations civiles des Etats ciblés. Ces effets ont des conséquences alarmantes au regard des droits fondamentaux des populations. Cela conduit par conséquent à s'interroger sur l'efficacité des sanctions, tant au regard du respect des droits fondamentaux qu'au regard de l'évolution des conflits armés vers une fin des combats. La thèse vise alors à traiter des questions inhérentes à la problématique de l'adoption, de l'application et de la mise en uvre des sanctions à l'aune du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire. Au-delà, face aux constatations des effets secondaires des sanctions internationales, il sera opportun d'analyser le développement du cadre juridique des sanctions afin de permettre aux différents acteurs de mieux prendre en compte les considérations humanitaires qui sous-tendent les régimes des sanctions internationales.