Thèse en cours

Les représentations de l'architecture sur les étiquettes de bouteilles de vinL'architecture comme référent visuel du patrimoine viticole du XVIIIe siècle à nos jours

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Auteur / Autrice : Quentin Rabu
Direction : Nathalie SimonnotÉric Monin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 12/09/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales et humanités (Versailles ; 2020-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche de l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Versailles
Référent : Ecole Nationale d'Architecture de Versailles

Mots clés

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Résumé

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Ce travail de recherche propose d'analyser les représentations de l'architecture sur l'étiquette de bouteille de vin comme objets culturels véhiculant le patrimoine physique mais aussi l'idée de patrimoine. Le statut à part du vin en fait un objet d'étude transversal à la croisée, d'une part, de l'objet matériel et consommable (terroir), d'autre part, de la culture du vin et de ses représentations sociales (territoire). L'étiquette de vin semble faire appel à trois grilles de lecture : esthétique (les représentations, l'image, la typographie), législative (le cadre légal, les fraudes et les normes) et sociologique (habitus de consommation, stratégies de marketing par l'emballage, idée du patrimoine). L'architecture sur les étiquettes de bouteilles de vin est un référent visuel fort encore peu exploré de l'histoire viticole. À la valeur d'usage purement informatif de l'étiquette se greffe une valeur symbolique liant intimement le caractère du contenu à son contenant. À travers des objets architecturaux, des motifs récurrents apparaissent sur les bouteilles. Ces derniers peuvent être assimilés aux bâtiments situés sur la propriété (château, tour, chais, corps de ferme, portail, un village entier, un cadrage paysager plus large du site), ou donner à voir un élément plus spécifique se rattachant au « style » local ou régional du terroir duquel le produit est issu. Une revendication d'appartenance au territoire et à ses valeurs viticoles est brandit pour offrir un sentiment de « typique ». Des motifs archétypaux - à l'image du château - représentent le patrimoine et le savoir-faire d'une région, et par extension une identité géographique traditionnelle dans l'imaginaire collectif. Dans cette perspective, l'image du patrimoine construit vient nourrir la maîtrise du patrimoine naturel. Dès lors, des liens étroits se tissent entres images architecturales et productions viticoles, et véhiculent la notion même de patrimoine. Le vin acquiert ainsi un statut d'objet culturel complexe où l'étiquette joue un rôle central. Ce travail s'attache aussi à l'étude des modes de représentations par le biais des « fabricants » d'images (dessin au trait, couleur, noir et blanc, aquarelle, photographie, fusain, texture, imitation de dorure, filigrane, etc.). Ces représentations convoquent bien souvent le dessin ou la gravure renvoyant à une tradition ancienne, gage de sérieux et d'une inscription durable du domaine dans le temps. Les représentations interrogent les modèles de références, les éléments retenus pour la composition, les écarts par rapport à un éventuel modèle, jusqu'aux compositions imaginaires. Il s'agira de comprendre ce qui motive précisément la représentation sur un territoire à une époque donnée. Nous étudierons la naissance, les évolutions - ou la constance - de ces étiquettes (outils et modes de représentation), ce qui guide leur mise en forme, et par là les enjeux de leur rapport à l'architecture à travers le temps. C'est pourquoi ce travail débute aux prémices de l'étiquette, à la fin du XVIIe siècle, et nous mènera jusqu'à nos jours, avec pour ambition de créer une histoire alliant technique, géographie et commerce du vin, en questionnant la place de l'architecture comme outil de représentation patrimoniale au service d'un produit.