Thèse en cours

Développement de solutions fondées sur la nature pour les berges de cours d'eau de montagne

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Auteur / Autrice : Juliette Rousset
Direction : André Evette
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : MBS - Modèles, méthodes et algorithmes en biologie, santé et environnement
Date : Inscription en doctorat le 05/09/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Ecosystèmes et sociétés en montagne (Grenoble, Isère, France ; 2018-....)

Résumé

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Les territoires de montagnes sont particulièrement propices et vulnérables aux aléas naturels, dont le relief et l'anthropisation accroissent l'importance, principalement crues, laves torrentielles, glissements de terrain, chutes de blocs, et avalanches. Certains de ces aléas pourraient se renforcer en intensité et/ou fréquence avec les changements climatiques. Par ailleurs les ripisylves des torrents et rivières de montagne constituent des milieux fragiles qui accueillent une forte biodiversité et assurent des services écologiques majeurs (ressource en eau, dépollution, usage récréatif, ombrage, corridor écologique…). Les solutions fondées sur la nature permettent à la fois de profiter des fonctions assurées par les ouvrages de génie civil comme la protection contre l'érosion, tout en accueillant les biodiversités végétale et animale et les services écologiques associés. Le génie végétal est une solution fondée sur la nature qui emploie des végétaux vivants dans des ouvrages d'ingénierie construits pour traiter des problèmes liés à l'érosion et aux glissements superficiels. Appliquées aux berges de cours d'eau, ces techniques permettent de contrôler l'érosion tout en accueillant une flore et une faune variées qui assurent les fonctions de dépollution, d'ombrage ou de corridor écologique habituellement assurées par les ripisylves naturelles. Elles apparaissent alors comme un maillon essentiel à l'adaptation face au changement global. Les nombreuses stations de ski installées en haute altitude ont largement fait appel au génie civil pour aménager les cours d'eau, nombre d'entre eux se trouvent aujourd'hui corsetés dans des enrochements et du béton. Conscients des limites environnementales de ces approches les gestionnaires et les pouvoirs publics sont en demande de solutions alternatives à même de restaurer ces milieux. En lien avec un développement des activités estivales en station, une réelle demande sociale apparaît pour un aménagement plus intégré et respectueux de l'environnement de ces milieux d'altitude. Le projet Géni'Alp en France ou des travaux autrichiens ont permis de mettre en place de premiers outils pour développer ces techniques en moyenne altitude, toutefois quasiment aucun retour d'expérience ou élément technique n'existe pour les hautes altitudes où les contraintes d'implantations sont fortes (contraintes hydrauliques avec des vitesses fortes et un transport solide important, contraintes climatiques avec un enneigement prolongé et des températures basses). Ce travail propose de caractériser les structures naturelles de berges de cours d'eau alpins avec une double approche écologique et morphologique, dans l'idée de voir comment ces modèles peuvent être déclinés sous la forme d'ouvrages de génie végétal adaptés aux conditions de ces milieux très contraints. Les données relatives aux caractéristiques hydrauliques et hydrologiques et celles des structures granulométriques et végétales de berges sont croisées. L'objectif est de proposer des types d'ouvrages et espèces adaptés à la fois aux conditions actuelles mais également à celle prévues pour les prochaines décennies. Le deuxième axe vise à caractériser les capacités biotechniques des saules subalpins. Pour cela, des expérimentations in situ en altitude et ex situ en laboratoire à l'INRAE sous différentes conditions climatiques sont menées sur des boutures de six espèces. L'objectif est de caractériser leurs taux de reprise et leurs croissances aériennes et racinaires ainsi que l'effet d'une hormone de croissance sur ces grandeurs. Cette étude permettra de déterminer les espèces et leurs modalités de mise en place les plus efficaces pour les ouvrages de génie végétal. Le troisième et dernier axe se concentre sur le recensement et le suivi des ouvrages déjà mis en place sur ces milieux. L'objectif est d'analyser le développement des ouvrages avec leurs végétations et contraintes spécifiques (vitesses de croissance lentes, perturbations, …). Ce travail constituera un retour d'expérience qui n'existe pas sur ce type de milieu et qui pourra servir de support pour les gestionnaires.