Thèse en cours

Propriétés publiques et exclusivité

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Auteur / Autrice : Ouiam Messadek
Direction : Sabine Boussard
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit public
Date : Inscription en doctorat le 28/11/2022
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherches en Droit Public (Nanterre)

Résumé

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Indépendamment des débats portant sur la nature de la propriété publique, les propriétés publiques se divisent en deux catégories que sont le domaine privé et le domaine public. Ce dernier est régi par des principes solidement ancrés en droit public français que sont l'inaliénabilité et l'imprescriptibilité, l'insaisissabilité couvrant plus largement l'ensemble des biens publics quel que soit leur régime domanial. S'ils ont démontré une efficacité aussi bien historique qu'actuelle à protéger l'intégrité des propriétés publiques et de leurs usages, il doit être constaté qu'ils créent aujourd'hui des points d'achoppement. Dans un contexte de raréfaction du foncier couplée à la conception de projets de construction et d'aménagement faisant peu de cas de la distinction public-privé, ces principes sont regardés comme des obstacles à une gestion des biens publics dynamique et donc en phase avec l'époque. L'imbrication des régimes de propriété est une réalité factuelle croissante alors même que le droit ne lui offre pas de solution d'ensemble englobante. Le cas des associations syndicales des propriétaires constitue un exemple récent et patent de ce phénomène. Le juge administratif s'est trouvé logiquement contraint à constater l'incompatibilité de ce procédé issu du droit privé et imposant un recours impératif à l'hypothèque sur les immeubles compris dans le périmètre de l'association avec la domanialité publique et notamment le principe d'inaliénabilité. L'article 220 de la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets est intervenue pour permettre d'exclure l'application de l'hypothèque aux biens du domaine public des personnes publiques membres de telles associations. Elle laisse néanmoins suspendue la question de l'incompatibilité de ce procédé avec le principe d'insaisissabilité. Il est permis de supposer que des initiatives législatives similaires puissent se répéter. Mais il est également autorisé de penser que la récurrence d'interventions législatives, si elle venait à se multiplier excessivement, serait préjudiciable à la fois à la bonne lisibilité du droit et à la cohérence des principes régissant les propriétés publiques. L'observation du droit permet d'émettre l'hypothèse que ces complications trouvent leur origine dans une notion d'exclusivité qui sous-tendrait les principes gouvernant les régimes des propriétés publiques et qui viendrait évincer tout élément juridique de nature à la menacer, à premier titre les règles issues de la propriété privée et des outils de gestion de celle-ci. L'objet de cette recherche est de vérifier l'existence ou non de cette exclusivité et, dans l'affirmative, d'étudier les modalités permettant de s'y adapter ou de la dépasser.