Thèse en cours

Le pouvoir de la narration et le récit de soi

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Auteur / Autrice : Sylviane Rabetsarazaka
Direction : Francoise Sylvos
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2022
Etablissement(s) : La Réunion
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres et sciences humaines, Droit économie gestion, Sciences politiques
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Déplacements, Identités, Regards, Ecritures

Mots clés

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Résumé

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Comme Friedrich Nietzsche et Gérard de Nerval, Antonin Artaud a vécu l'internement. Artaud, poète et homme de théâtre, écrit : « Je ne conçois pas d'œuvre comme détachée de la vie. » Il rêve à une culture totale. Ce n'est pas une œuvre de divertissement, mais quelque chose de bien plus grave. L'écrivain a un désir d'incarnation car il se sent vide. Faire corps est l'entreprise de sa vie. On peut dire qu'Artaud incarne à la lettre son rôle d'artiste total qui écrit avec sa vie. Interné pendant neuf ans pour ses troubles mentaux, il considère que la psychiatrie a restreint sa liberté. Cette même psychiatrie qui l'a contraint aux électrochocs est une cible pour l'artiste qui se veut inspiré. Les manuscrits d'un tel auteur sont un vivier essentiel pour la littérature, pour les sciences humaines et même pour la psychiatrie. Sa vie éclaire le point de vue de la médecine sur la création. Si le rôle de la folie dans l'œuvre dessine celui du livre dans la vie, ce à quoi Artaud consacre sa vie entière semble favoriser la créativité, puisque celle-ci émane de chaque recueil de poèmes ou de textes de genres disparates. Notre thèse soulève la question : en quel sens peut-on dire que l'œuvre d'Artaud est vraie ? Sa résolution permet l'ouverture suivante : comment l'art peut-il s'insérer dans la vie sociale ? A travers la vision particulière de celui qui revendique l'asexualité, nous analysons l'humanisation d'un être dont le mental a semble-t-il échappé au corps et dont le corps a continué de s'exprimer par le langage. Ainsi, le poète recherche un dépassement des mots au même titre qu'un dépassement du corps, dont la pensée est anéantie. Sa poésie est faite de chair et de sang puisque ses mots deviennent organiques.