La réforme du droit européen de la concurrence et l'avenir de la pensée ordolibérale dans le cadre de l'émergence de l'économie numérique
Auteur / Autrice : | Constantin Buchholz |
Direction : | Jean-Michel Communier |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 30/09/2021 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | Droit, Economie, Management |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IDEST - Institut du Droit de l'Espace et des Télécommunications |
Référent : Faculté de droit, économie, gestion |
Mots clés
Résumé
La politique de la concurrence, telle qu'elle a été initiée par le traité de Rome en 1957, n'a connu que très peu de modifications substantielles. L'interdiction des ententes et des abus de position dominante, d'un côté, et le contrôle des aides d'État et des concentrations, de l'autre, semblent avoir été suffisamment efficaces pour que le marché intérieur garde sa compétitivité au bénéfice des consommateurs. S'il n'y a guère de doute quant au fait que l'influence ordolibérale ait placé la politique de concurrence au cur de la politique économique européenne, l'impact réel du courant ordolibéral dans la conception du droit européen de la concurrence ne fait pas unanimité. Toutefois, la pensée ordolibérale est encore souvent citée quand il s'agit de répondre à des enjeux actuels tels que la question du dépassement des compétences de la Banque centrale européenne, ou la fusion entre Siemens et Alstom. En même temps, nombreux sont les dirigeants politiques qui sont davantage en faveur d'une politique européenne industrielle au détriment de la primauté de la politique de concurrence. Outre ce cadre relativement établi, la numérisation de la société a progressivement pris le dessus dans beaucoup de secteurs, voire dans la totalité des branches d'activité. Tandis que certaines activités ne se voient que complétées par les outils numériques, d'autres activités n'ont pu voir le jour que grâce aux possibilités offertes par les nouvelles technologies. Il est fait ici notamment référence aux moteurs de recherche, aux plateformes numériques telles qu'elles sont offertes par Apple, Amazon ou Google, mais aussi aux structures de taille moyenne, qui ont un fonctionnement entièrement numérisé. Le point commun de ces activités est leur caractère dématérialisé : leur fonctionnement ne nécessite qu'une implantation physique minimale pour assurer un fonctionnement qui s'étend au-delà du lieu de l'implantation physique. L'affrontement entre cette nouvelle industrie numérique, dématérialisée par son fonctionnement, et les règles traditionnelles de concurrence met en évidence l'inadaptabilité des règles actuellement en vigueur. La Commission, consciente de la problématique, envisage de réformer le droit de la concurrence. À ces fins, deux propositions de règlement ont été publiées fin 2020. Si la réforme s'inscrit dans la démarche d'une adaptation du cadre concurrentiel aux marchés et services numériques, elle soulève également une question plus substantielle. Quel futur pour le droit européen de la concurrence ? Compte tenu de ces constatations, il convient de s'interroger davantage sur la réforme du droit européen de la concurrence ainsi que sur l'avenir de la pensée ordolibérale dans le cadre de cette réforme.