Fonder la pensée architecturale et le projet d'architecture par la gestion de l'eau : les milieux contraints comme territoire d'exploration des systèmes et des dispositifs inclusifs du réchauffement climatique et de l'économie des ressources
Auteur / Autrice : | Ondine Touja |
Direction : | Aysegül Cankat |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Architecture |
Date : | Inscription en doctorat le 02/01/2023 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Architecture, environnement et cultures constructives |
Mots clés
Résumé
Dans un contexte de réchauffement climatique et devant les incitations à une économie des ressources, en quoi les systèmes ancestraux/traditionnels de la gestion de l'eau, inventés et mis en uvre en territoire contraint, ont-ils capacité à avoir une efficacité toujours d'actualité et ce, au-delà de leur seule valeur patrimoniale ? Comment ont-ils permis l'habitabilité des territoires touchés par la détresse hydrique et peuvent aujourd'hui être rappelés et réactualisés pour répondre aux objectifs d'enjeu climatique à toute échelle du projet d'architecture1 ? La thèse propose de s'attacher à la matérialité, aussi bien de l'eau que des dispositifs construits pour sa gestion, ainsi qu'aux choix d'installation territoriaux motivés par cette gestion pour reconsidérer le rôle de l'architecture et du projet dans les questions de transitions socio-écologiques. C'est également la valeur patrimoniale de cette gestion de l'eau qui intéresse le projet, pour explorer les modalités/nécessités de préservation/transmission. Elle choisit comme lieu d'investigation premier les Territoires palestiniens, la ville de Naplouse et le village de Battir (classé au titre du Patrimoine mondial de l'Humanité), parce que les contraintes climatiques et géopolitiques y sont exacerbées et s'inscrivent dans une histoire urbano-territoriale et patrimoniale qui convoque la complexité. Ce choix de territoire « d'apprentissage » n'a pas comme objectif de le fixer comme le territoire d'actions transformatrices. La thèse émet l'hypothèse de sa mobilisation, via des modalités de transfert où le dessin sera largement mobilisé comme outil de recherche, pour développer des attitudes et stratégies de projet où l'eau et sa gestion pourraient devenir un paramètre fondamental du projet, en tout lieu. Le décentrement du regard, théorisé par Claude Lewi-Strauss, préconisé pour un changement du penser et du faire, nécessite l'étranger, ou de se rendre étranger, qui permet d'instaurer un écart dans lequel la désoccidentalisation du point de vue se construit. Une manière d'accorder de la valeur aux choix d'installation et aux modalités de fabrication des espaces en dehors des références qui constituent notre culture architecturale, et qui viennent en complémentarité de celles-ci. Il s'agit de l'élargissement du champ référentiel de l'architecte qui est amené à intervenir dans des situations contraintes par la raréfaction des ressources, la nécessité d'économiser les moyens ainsi que l'énergie. Dans cette perspective la thèse propose de contribuer à cet élargissement par le rappel de l'existence et de l'efficacité des systèmes oubliés, effacés, pour en penser la complémentarité avec les systèmes modernes en acte qui, souvent, conduisent à l'oubli de la logique territoriale et de la matérialité physique de l'eau que la recherche propose de ré-apprendre.