Matrices Crossbar basées sur Mémoires à Changement de Phase (PCM) et sélecteur Ovonic Threshold Switching (OTS): un défi de fiabilité vers les nouvelles architectures de calcul 3D
Auteur / Autrice : | Renzo Antonelli |
Direction : | Abdelkader Souifi |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Nano électronique et Nano technologies |
Date : | Inscription en doctorat le 14/11/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale électronique, électrotechnique, automatique, traitement du signal (Grenoble ; 199.-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire des Technologies de la Microélectronique |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Alors que la première génération de mémoires résistives à base de matériaux à changement de phase (Phase-Change Memory ou PCM) est déjà en production par Intel notamment pour les applications « Storage Class Memory » (SCM), et en cours de qualification par STMicroelectronics pour le marché automobile caractérisé par des spécifications de fiabilité très strictes, une recherche intense est conduite pour développer la prochaine génération de ces mémoires non-volatiles. Dans ce contexte, l'architecture « Crossbar » représente une solution très prometteuse qui permet d'atteindre des densités de dispositifs ultimes, grâce à la suppression du sélecteur CMOS et à la possibilité d'empiler en 3D plusieurs couches d'éléments mémoire. De plus, les matrices Crossbar offrent naturellement le parallélisme demandé par le calcul neuromorphique qui inspire de plus en plus les systèmes de computation modernes. Dans une matrice Crossbar le « sélecteur Back-End » (qui remplace le sélecteur CMOS traditionnel) a le rôle fondamental d'assurer un faible courant de fuite pour atteindre de grandes tailles de matrices (i.e. Go), et d'assurer l'accès rapide à la programmation et à la lecture du dispositif mémoire en série. Le sélecteur de type « Ovonic Threshold Switching » ou OTS est reconnu comme le plus prometteur parmi les technologies de sélecteur Back-End, pour son fort rapport ION/IOFF, son endurance et sa compatibilité avec la mémoire PCM. Malgré cela, la compréhension des mécanismes physiques qui gèrent le fonctionnement e la défaillance de l'OTS restent en partie ou totalement à clarifier, notamment à cause de la forte complexité de ces alliages qui peuvent impliquer jusqu'à plus de six éléments. En plus de la technologie Crossbar « 3DXPoint » développée par Intel/Micron, très peu d'autres démonstrations de co-intégrations PCM+OTS ont été présentées et étudiées à ce jour. La plupart des études a été en effet focalisée sur le développement des alliages OTS et sur l'étude de leurs performances électriques. Pour pouvoir projeter la mémoire Crossbar dans une future co-intégration avec les systèmes de calculs avancées, la conception et le développement des dispositifs PCM et OTS élémentaires doit se baser aussi sur l'analyse et la description du comportement du dispositif co-intégré (i.e. PCM/OTS ou PCMS). La fiabilité des matrices Crossbar et les métriques associées sont un domaine encore très peu exploré. Notamment, à différence d'un dispositif de mémoire résistif traditionnel qui base le stockage sur la différence de résistance entre deux états, un dispositif PCMS base sont fonctionnement sur le changement d'une tension de seuil. De plus, la co-intégration de deux dispositifs peut engendrer des phénomènes de défaillance intrinsèques, comme le mélange entre les deux alliages qui doit être pris en compte et étudiés avec l'introduction par exemple d'électrodes « intermédiaires » innovants. En fin, des études préliminaires montrent qu'il serait possible de contrôler la tension de seuil du dispositif OTS par l'introduction d'une troisième électrode de « grille ». Ce type de dispositif passionnant encore très peu exploré, ouvrirait la porte à une multitude d'applications innovantes qui vont du stockage de l'information au calcul et leur combinaison.