L'avifaune pyrénéo-méditerranéenne au Paléolithique moyen. Etude paléontologique, taphonomique et paléoécologique. Contribution à la connaissance du cadre de vie et du comportement économique et culturel des Néandertaliens.
Auteur / Autrice : | Thomas Garcia-fermet |
Direction : | Sophie Gregoire |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Préhistoire, paléo-environnements quaternaires |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2021 |
Etablissement(s) : | Perpignan |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale INTER-MED (Perpignan ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire naturelle de l'homme préhistorique (Paris ; Perpignan ; Tautavel, Pyrénées-Orientales) |
Equipe de recherche : DisCo (Dispersions, comportements et Relations Homme-milieu au Pléistocène inférieur/moyen en Eurasie) |
Mots clés
Résumé
Les ossements d'oiseaux sont communément trouvés dans les sites archéologiques pléistocènes en grotte du pourtour méditerranéen. Ils peuvent appartenir à des individus morts naturellement in situ ou introduits par des prédateurs (rapaces, Carnivores ou Homme). Les oiseaux peuvent fournir de précieuses informations sur les paléoenvironnements ainsi que sur les comportements de subsistance des chasseurs-cueilleurs paléolithiques. Des études récentes ont effectivement montré que l'exploitation du petit gibier par les Hommes du Paléolithique moyen était fréquente. Les oiseaux ont pu être chassés pour la source de nourriture qu'ils représentent ou pour le prélèvement de certains éléments anatomiques, comme les plumes ou les serres, en tant qu'ornements. Il est donc nécessaire de distinguer les accumulations anthropiques des autres. Ce travail se concentre sur les assemblages datés du Paléolithique moyen (300-35 Ka), lorsque l'Europe est peuplée par l'Homme de Néandertal. La première étape consiste à déterminer taxonomiquement les restes fossiles d'oiseaux afin d'établir ou de compléter pour chaque site la liste avifaunistique. Dans un deuxième temps, l'analyse taphonomique doit permettre de caractériser les modes d'accumulation des ossements dans les différentes couches, tout en mettant en évidence les éventuels prédateurs à l'origine des assemblages ainsi que les possibles biais de représentation liés à certains comportements de prédation. Une attention particulière est portée à l'impact anthropique sur les restes aviens. Il s'agit de se demander quelle part de l'alimentation des Néandertaliens pouvaient représenter les oiseaux. Faisaient-ils l'objet d'une chasse opportuniste ou spécialisée ? Dans le deuxième cas, quelles espèces étaient sélectionnées, et pour quelles raisons ? Les mêmes comportements humains se retrouvent-ils d'un site à l'autre ? Ou bien sont-ils influencés par le milieu ? Ont-ils évolué au fil des millénaires ? Enfin, les données paléoécologiques obtenues sur les oiseaux, couplées avec les résultats des autres disciplines (études menées sur les grands mammifères, palynologie, sédimentologie), permettent de mieux appréhender les paléoenvironnements dans lesquels évoluaient les populations de chasseurs cueilleurs du Paléolithique moyen méditerranéen. L'étude s'appuie sur un vaste corpus de sites en grotte de l'aire pyrénéo-méditerranéenne incluant la Crouzade, Bize-Tournal et les Ramandils (Aude), l'Hortus (Hérault) et le Portel-Ouest (Ariège). Cet ensemble permet d'établir des comparaisons entre les assemblages associés aux Néandertaliens tardifs (SIM 3) et ceux associés aux Néandertaliens plus anciens (SIM 5 et antérieur) afin d'apprécier de possibles évolutions comportementales au cours du temps. Ce travail met en avant les corrélations entre les nombreuses fluctuations du climat qui ont marqué le Pléistocène et les comportements économiques des Hommes. En outre, la diversité des biotopes auxquels sont associés les sites permet de mieux comprendre l'influence du milieu sur le mode de vie des communautés néandertaliennes.