Thèse soutenue

Identification d'ensembles distincts de neurones recrutés lors de l'acquisition d'un souvenir pour former un engramme

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Auteur / Autrice : Clément Pouget
Direction : Gisella Vetere
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 07/11/2024
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Plasticité du cerveau (Paris ; 2014-....)
établissement opérateur d'inscription : Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (1882-....)
Jury : Président / Présidente : Michaël Zugaro
Examinateurs / Examinatrices : Gisella Vetere, Tomas Ryan, Michel Van den Oever, Stéphanie Trouche
Rapporteurs / Rapporteuses : Tomas Ryan, Michel Van den Oever

Mots clés

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Résumé

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Qu'est-ce que la mémoire? Comment les souvenirs sont-ils encodés dans le cerveau? Cent ans après que Semon a défini l'engramme, le substrat physique de la mémoire, sommes-nous proches d'une description complète des processus de mémorisation? Si de nombreuses études ont prouvé l'existence de l'engramme et ont commencé à en définir le fonctionnement et la localisation, des limitations techniques ont restreint cette recherche. En particulier, l'interrogation optogénétique de l'engramme: les cellules actives lors de l'acquisition sont amenées à exprimer une opsine, afin de pouvoir être manipulées par la suite. Ce marquage reposait sur des promoteurs de gènes précoces immédiats (IEG), ce qui restreint la précision temporelle à une heure au mieux. En utilisant FliCRE, une nouvelle technique de marquage basé sur la lumière et le calcium, nous avons pu marquer et manipuler des cellules actives à des moments spécifiques de l'acquisition de la mémoire, et commencer à répondre à la question de savoir quel sous-ensemble spécifique de cellules constitue l'engramme. Nous avons ciblé un sous-ensemble de cellules du CA1 dorsal (dCA1) de l'hippocampe, une région dont il est bien établi qu'elle joue un rôle central dans les souvenirs liés au contexte.Nous avons utilisé un paradigme de conditionnement à la peur contextuelle. Nous avons disséqué cette expérience d'acquisition de la mémoire en périodes bien choisies, correspondant soit à la présentation de stimuli saillants (les chocs), soit à certains comportements de la souris (freezing). Au total, quatre groupes de marquage ont été constitués: pré-choc, choc, freezing et no-freezing. Pendant le pré-choc, les cellules dCA1 traitent l'information contextuelle, avant qu'elle ne soit associée à la salience. Les chocs, un moment critique pour la formation de la mémoire. Après les chocs, les souris peuvent adopter un comportement de freezing, signe externe d'un état de peur interne. C'est pourquoi nous avons marqué les cellules actives lors du freezing ou en dehors.Un jour plus tard, nous avons réactivé ces sous-groupes de cellules dans un nouveau contexte neutre et avons mesuré si les animaux se figeaient en réponse à la réactivation, indiquant un rappel de la mémoire. Nous avons constaté que la réactivation n'entraînait un rappel artificiel de la mémoire que dans les groupes “choc” et “freezing”, et pas les autres. Nous avons également fait l’expérience opposée, en inhibant ces groups lors d’un rappel naturel du souvenir: et avons également trouvé que seul l’inhibition des groupes “choc” et “freezing” avait un effet sur le rappel.Nous avons ensuite voulu caractériser ces sous-ensembles de cellules et avons analysé l'imagerie calcique in vivo pendant les séances de CFC et de rappel. Tout d'abord, nous avons constaté que les quatre sous-ensembles de cellules ne se chevauchaient pas du tout. Deuxièmement, nous avons constaté qu'aucun changement de surface n'était perceptible entre les sous-ensembles de cellules lors du rappel (par exemple, pas d'augmentation globale de l'activité, pas d'activité préférentielle à des moments spécifiques, etc. Troisièmement, nous avons constaté que seules les cellules de freezing présentaient une activité fortement corrélée lors du rappel.Outre cette étude principale, j'ai également participé à deux articles, l'un concernant l'encodage de la menace dans le cortex prélimbique (deuxième auteur, publié dans Neuron), et l'autre concernant la mémoire et l'encodage spatial dans le thalamus latérodorsal (deuxième auteur, à soumettre). Ces deux études utilisent l'imagerie calcique in vivo et des analyses avancées pour établir la mise à l'échelle de la dynamique prélimbique en fonction de la menace, ou pour trouver des cellules de direction de la tête et décrire leur implication dans la mémoire, et plus particulièrement la généralisation du contexte, dans le thalamus latérodorsal.