Musique japonaise et globalisation culturelle : des confluences à l'influence, l'expansion du modèle nippon
Auteur / Autrice : | Luc Deduytschaever |
Direction : | Christian Hauer |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Architecture, arts appliqués, arts plastiques, arts du spectacle, épistémologie des enseignements artistiques, esthétique, musicologie, musique, sciences de l'art - AP - AS |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'Etudes des Arts Contemporains |
Mots clés
Résumé
Le Japon aujourd'hui connu pour sa culture très diversifiée, a maintenu jusqu'en 1868 la construction d'une identité culturelle fortement traditionaliste. C'est seulement à partir de l'ère Meiji (1868-1912), lors de l'ouverture des frontières, que le Japon entrevoit un nouveau modèle, celui de l'Occident dont il commence à assimiler les connaissances. Passant d'abord par une phase d'assimilation, puis de syncrétisme, le Japon semble désireux d'apprendre et de comprendre les cultures qui s'introduisent peu à peu dans son espace culturel. Toutefois, si l'on constate, dès l'ouverture des frontières, l'influence grandissante des cultures anglo-saxonnes et européennes, et par la suite, de la mondialisation, ce n'est qu'à partir de la fin du XXème siècle que le Japon a pu devenir, à son tour, un acteur majeur de la mondialisation culturelle. La musique japonaise en est un vecteur important, démultipliant en un peu plus d'un siècle son panorama musical : les formes traditionnelles sont à la fois maintenues et renouvelées, la musique savante évolue avec les apports occidentaux. La pop-culture japonaise, et dans son sillage la musique populaire, prend un ascendant conséquent (mangas, japanimation, JPOP) et se retrouve, au début du XXIème siècle, dans une dynamique mondiale de globalisation culturelle. L'objectif sera dès lors d'analyser les processus de transformation et d'adaptabilité de la musique japonaise qui ont contribué à faire du Japon un acteur prépondérant de la mondialisation culturelle : comment la dynamique de flux et de reflux entre tradition musicale japonaise et globalisation culturelle crée de nouveaux modèles qui, paradoxalement, interrogent et renouvellent l'identité musicale japonaise. Déterminer en quoi la globalisation de la culture a joué un rôle dans le développement musical du Japon c'est aussi comprendre comment les genres et courants musicaux passent d'un statut « local » à « international » tant dans le domaine artistique qu'économique : en 1990, l'industrie musicale japonaise occupe la deuxième place mondiale. Force est de constater que le Japon est devenu un acteur majeur de la mondialisation culturelle. À partir des différents genres et courants musicaux du Japon de l'après-guerre à nos jours, il s'agira d'interroger leur évidente « plasticité » qui a rendu possible ce retournement rapide et inattendu : comment le Japon a-t-il pu, en si peu de temps, passer de pays influencé par la mondialisation culturelle à influenceur de celle-ci ? Ce dialogue entre tradition et assimilation culturelle jusqu'à l'implantation dans la globalisation culturelle a permis l'élaboration d'une esthétique plus « japonisante », qui distingue bien la musique japonaise des autres musiques participant à cette globalisation. Même si la mondialisation culturelle agit déjà bien avant cette période, nous étudierons son impact de 1950 jusqu'à nos jours. En effet, c'est à ce moment que les compositeurs japonais retournent vers leur culture et ses traditions et entament un premier processus de syncrétisme, permettant à terme cette nouvelle « japonisation » des modèles.