Thèse en cours

La danse de spectacle dans les provinces françaises : circulations et enjeux historiques d'une pratique scénique de 1684 aux années 1780

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Ludivine Panzani
Direction : Mélanie Traversier
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire et civilisations : histoire des mondes modernes, histoire du monde contemporain ; de l'art ; de la musique
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Recherches Historiques du Septentrion

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Si la danse fait partie intégrante de la société d'Ancien Régime, il y a encore des angles morts dans les études dont elle fait l'objet. Jusqu'à présent, les historiens de la danse se sont davantage tournés vers la capitale parisienne, véritable vitrine culturelle de l'époque. Cette profusion d'études centrées sur Paris occulte ainsi le rôle des scènes de province. Or, celles-ci ont non seulement relayé mais aussi alimenté la pratique scénique de la danse. Dans une démarche historique, cette thèse cherche à analyser la place de la danse de spectacle en interrogeant le lien entre le centre et la périphérie tout en envisageant les mobilités interrégionales. L'objectif est de sortir d'une vision unilatérale des circulations (Paris-provinces) afin d'inscrire la création et la pratique chorégraphique au sein de l'histoire des réseaux urbains. L'étude débute en 1684, qui marque l'octroi d'une série d'accords par des administrateurs de l'Académie royale de musique, permettant à des entrepreneurs de spectacles de représenter des opéras en province. Cette exploitation du privilège stimule l'activité spectaculaire des provinces françaises, qui culmine jusque dans les années 1780. Progressivement, les pouvoirs publics saisissent l'intérêt social de ces divertissements et incitent la construction de salles permanentes pour accueillir des représentations de plus grande ampleur, marquant ainsi le développement d'un véritable réseau scénique en province. En multipliant les observatoires provinciaux, il s'agit d'éclairer d'un jour nouveau la place prise par la danse sur les diverses scènes et les institutions urbaines en dehors de la capitale (théâtres, opéras, collèges, etc.) qui sont de dynamiques lieux de production et de consommation des spectacles. Ce travail vise notamment à établir une cartographie des réseaux et des mobilités - tant professionnelles que géographiques - des danseurs ainsi que des pratiques dansées : une telle démarche mettra en valeur l'activité spectaculaire d'espaces encore peu visibles dans l'histoire de la danse et les logiques de carrière qui les investissent. Il interroge également l'influence du démembrement du privilège de l'Académie royale de musique en identifiant les œuvres qui circulent, les contraintes matérielles et humaines pesant sur ces pratiques de création et leurs réceptions à l'échelle locale. Le recensement des salles en province et des stratégies d'acteurs associées permettra de renouveler des questionnements en termes d'histoire urbaine et d'histoire sociale du spectacle. Cette recherche articule ainsi des enjeux esthétiques, institutionnels, politiques, sociologiques et pédagogiques liés à la pratique de la danse à l'époque moderne.