Transport de particules et de chaleur dans les plasmas de fusion en géométrie toroïdale et cylindrique
Auteur / Autrice : | Timothe Rouyer |
Direction : | Maxime Lesur, Etienne Gravier |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Inscription en doctorat le 17/11/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale C2MP - Chimie mécanique matériaux physique (Lorraine ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IJL - INSTITUT JEAN LAMOUR |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Ce projet s'inscrit principalement en amont des études sur les plasmas de fusion, notamment de type ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor), actuellement en construction à Cadarache, et dont le premier plasma est prévu en 2027. ITER est un projet international (Chine, Union Européenne, Inde, Japon, Corée du Sud, Russie, Etats-Unis), dont l'objectif est de montrer qu'il est possible de produire de l'énergie à grande échelle grâce à la fusion de noyaux d'hydrogène, pour envisager à terme le remplacement des centrales actuelles productrices d'électricité. La fusion est la réaction nucléaire qui alimente le Soleil et les étoiles. Potentiellement, c'est une source d'énergie quasiment inépuisable, sûre, et d'un faible impact sur l'environnement. L'un des enjeux vise à rendre la ''boîte magnétique'' dans laquelle est enfermé ce plasma aussi isolante que possible, avec pour double objectif de maximiser le rendement énergétique et d'éloigner le plasma chaud des parois matérielles de la machine. L'interaction plasma-paroi joue un rôle primordial dans la conception et le fonctionnement des réacteurs à fusion par confinement magnétique. Le divertor est le lieu privilégié de cette interaction : ses tuiles reçoivent l'essentiel des flux de chaleur et de particules venant du plasma. En tungstène dans ITER, il est susceptible de libérer des impuretés lourdes qui, si elles pénètrent jusqu'au cur du plasma, risquent en rayonnant de le refroidir de façon rédhibitoire pour les réactions de fusion. Par ailleurs, sa configuration favorise l'accès bénéfique à des modes auto-organisés de confinement amélioré (dont le mode H pour ''High confinement''), caractérisés par une barrière de transport (de la chaleur et/ou des particules). Le premier objectif de la thèse sera d'étudier le transport d'impuretés en présence de barrière de transport (mode de confinement amélioré), avec des paramètres « ITER » réalistes. Un travail théorique devra accompagner le travail numérique conduit avec le code GYSELA [1-5], à l'état de l'art dans le domaine. L'objectif est de déduire des simulations numériques des modèles de transport réduits prédictifs et fiables, en vue de l'exploitation d'ITER. Cette tâche s'inscrit dans le cahier des charges du projet européen EUROfusion TSVV#6 dans lequel l'équipe est actuellement impliquée, jusqu'en 2026. Le second objectif sera d'élaborer une version cylindrique de GYSELA, afin de simuler les instabilités et le transport observés sur le dispositif SPEKTRE, actuellement en cours de montage à l'IJL à Nancy. Il s'agit d'une machine cylindrique dans lequel les ions pourront être chauffés. Les instabilités de type « Ion Temperature Gradient » (ITG) pourront y être observées. Ce dispositif permettra aussi d'évaluer l'intérêt expérimental des parois liquides en lithium, solution potentiellement intéressante pour les futurs réacteurs fusion. Le code GYSELA devra alors également permettre l'étude du transport d'impuretés (ici de Lithium) à travers le plasma afin d'accompagner les mesures expérimentales. Le travail sera théorique et numérique. Le code GYSELA utilise des moyens de calculs intensifs, il est développé par l'IRFM-CEA en partenariat avec l'IJL. Il est parallélisé et exploité sur les supercalculateurs. Dans la mesure du possible, certaines simulations seront dédiées à la description d'expériences réalisées sur les machines WEST, JET et ASDEX.