Impact organisationnel des accréditations dans l'enseignement supérieur - Le cas des Management Schools européennes.
Auteur / Autrice : | Charles Bassi |
Direction : | Stéphanie Chatelain-ponroy |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences humaines et humanités nouvelles spécialité Sciences de gestion et du management |
Etablissement(s) : | Paris, HESAM |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Abbé Grégoire (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Lirsa - Laboratoire interdisciplinaire de recherche en sciences de l'action |
Equipe de recherche : Pilotage des organisations (Po) | |
établissement de préparation de la thèse : Conservatoire national des arts et métiers (France) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le processus de Bologne (1998) et la Stratégie de Lisbonne (2000) ont imposé une normalisation de l'enseignement supérieur en Europe. C'est également dans les années 2000 que les classements universitaires ont fleuri (Barats & Bouchard 2017) et que les trois principales accréditations des écoles de Management (AACSB, AMBA, EQUIS) se sont imposées en références en Europe. Les missions respectives de l'AACSB, EQUIS et AMBA telles que présentées aujourd'hui sur leurs sites internet sont : « We foster engagement, accelerate innovation, and amplify impact in business education », « to raise the standard of management education worldwide » et « raising the profile and quality standards of business education internationally, for the benefit of Business Schools, MBA students and graduates and alumni, employers, communities and society ». L'accréditation d'établissements ou programmes est une déclaration officielle, faisant l'objet d'une publication concernant la qualité de ladite institution ou ledit programme. L'évaluation, basée sur des normes reconnues (European University Association, 2001), se divise en quatre étapes : une enquête préliminaire auprès de l'établissement ; une auto-évaluation de l'école à partir de standards ; une équipe de pairs effectue une visite sur site et rédige une série de recommandations concernant l'obtention de l'accréditation ; l'agence décide d'accorder ou non l'accréditation à l'établissement. D'après Benoit Cret (2007) : « Les agences d'accréditations seraient là pour « aider » les consommateurs (étudiants, entreprises) dans leur choix en les dotant d'équipements distinctifs, les labels, qui auraient pour fonction de certifier la qualité d'un établissement ou d'un programme et de lever l'incertitude sur la qualité des produits en émettant un signal immédiatement lisible ». Ainsi, si les étudiants et les entreprises peuvent être considérés comme clients des écoles, ou consommateurs pour reprendre les mots de Cret (2007), on peut dès lors parler d'un « effet label » des accréditations, au même titre qu'un label « certifié ISO », qu'une étoile Michelin ou que les étoiles dans l'hôtellerie. Une approche néo-institutionnelle permettrait de saisir l'influence de ce label (au même titre que les autres). Selon Hall et Soskice (2001) les sources de l'institutionnalisation sont à chercher dans des régulations imposées par des structures institutionnelles aux individus dans les organisations. Il est aisé d'imaginer que les contraintes imposées à l'enseignement supérieur par le processus de Bologne (1998) et la Stratégie de Lisbonne (2000) engendrent de fait un effet « cage de fer » (DiMaggio et Powell 1983). Une organisation doit imiter ce que font les autres organisations de même nature, sous peine de susciter la méfiance de son environnement si elle prend une orientation originale. On peut se demander si cet effet d'isomorphisme est accentué par les accréditations des Business School. Le contexte concurrentiel des écoles de commerce est particulièrement tendu, la situation démographique pose la question de la pérennité de certaines institutions. Ceci semble imposer aux écoles de se distinguer pour perdurer. En parallèle, si l'on prend les 15 premières écoles de commerce françaises, 13 sont accréditées Equis, AACSB, AMBA, et toutes sont au moins triplement accréditées. Qu'est-ce qui les distingue alors ? En d'autres termes, les processus d'accréditations créent-ils des avantages compétitifs durables ?