amélioration de l'index thérapeutique des tumeurs pulmonaires de stade précoce: rôles des cellules club dans le développement de la fibrose radique pulmonaire
Auteur / Autrice : | Sarmini Bavananthan |
Direction : | Agnès Francois |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du Cancer |
Date : | Inscription en doctorat le 03/10/2022 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cancérologie, Biologie, Médecine, Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de radiobiologie des expositions médicales (LRMed) |
Référent : Faculté de médecine |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La radiothérapie en conditions stéréotaxiques (SBRT, Stereotactic Body Radiation Therapy) est l'alternative thérapeutique de choix pour les patients atteints de cancer bronchique primitif de stade localisé et médicalement inopérables. Elle permet un contrôle local de plus de 90% à 3 ans. Le principe de l'irradiation stéréotaxique est d'utiliser des mini-faisceaux convergeant au volume cible, avec une précision balistique qui réduit considérablement le volume de tissus sains irradiés et permet la mise en place de protocoles en hypofractionnement sévère avec l'utilisation de très fortes doses par fraction (doses dites ablatives, de 6 à 20 Gy par fraction). Néanmoins, malgré la qualité du ciblage, les patients développent des effets secondaires pulmonaires (pneumopathie radique de type inflammatoire ou fibreux). Les mécanismes cellulaires et moléculaires d'initiation et de progression des lésions pulmonaires induites par de fortes doses de radiations ionisantes, sur de très faibles volumes, restent encore mal connus. L'épithélium broncho-alvéolaire est composé de différents types cellulaires assurant les différentes fonctions de barrière physique, respiration, défense immunitaire et détoxification. L'épithélium ne présente pas de compartiment souche défini mais certaines cellules, suite à un trauma, peuvent acquérir des propriétés d'auto-renouvellement et participer à la régénération épithéliale. C'est le cas des cellules club, cellules non ciliées présentes en particulier au sein de l'épithélium bronchiolique. Les cellules club jouent un rôle dans la détoxification des poumons via l'expression de grandes quantités de cytochrome P450 et de protection physique de l'épithélium via la sécrétion de CCSP (club cell secretory protein ou utéroglobine). Les cellules club participent également au renouvellement et à la reconstruction de l'épithélium broncho-alvéolaire en acquérant des capacités d'auto-renouvellement mais également en étant capables de générer des cellules en goblet, des cellules ciliées et des pneumocytes de type I et II (1). Ainsi, de nombreux patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) présentent une déficience en CCSP. De même, les souris génétiquement déficientes en CCSP développent des dommages pulmonaires très sévères dans des modèles précliniques de fibrose pulmonaire tels que l'instillation de bléomycine. En revanche, certaines études montrent que les cellules club peuvent également participer à certains processus physiopathologiques. Par exemple, la déplétion spécifique des cellules club par injection de naphtalène protège contre les lésions pulmonaires dans le même modèle de fibrose pulmonaire induite par la bléomycine chez la souris (2). Enfin, un sous-type particulier de cellules club, les broncho-alveolar stem cells (BASC), assurerait des fonctions de cellules souches et serait capable de régénérer l'épithélium bronchiolique après trauma, en produisant différents types cellulaires en plus des cellules club comme les pneumocytes de type I et II et les cellules ciliées (3). Les BASC font l'objet de nombreuses recherches ces dernières années et pourraient représenter un axe de compréhension des mécanismes et une orientation thérapeutique nouvelle dans plusieurs pathologies pulmonaires, à la fois stériles comme la BPCO ou la fibrose idiopathique, ou non stériles comme l'infection par le virus influenza par exemple. Enfin, très récemment des travaux ont démontré chez les cellules club un rôle immunomodulateur, inhibant les cellules myéloïdes immunosuppressives et augmentant ainsi l'immunité anti-tumorale. Ce rôle des cellules Club pourrait favoriser le bénéfice thérapeutique des associations radiothérapie/immunothérapie (4). Les données sur les rôles joués par les cellules club dans la réponse du poumon aux rayonnements ionisants sont rares. Grâce à ces modèles de SBRT chez la souris, nous avons pu montrer que l'exposition à des doses, uniques ou fractionnées, suffisantes pour générer de la fibrose pulmonaire était associée à une diminution importante du nombre de cellules club au sein de la lésion focale. Les modifications importantes du nombre de cellules club suggèrent que ces cellules pourraient impacter le développement des lésions radiques pulmonaires. L'objectif de ce projet de thèse sera d'étudier la réponse de l'épithélium broncho-alvéolaire après irradiation à fortes doses sur de faibles volumes chez la souris, et en particulier le rôle des cellules club dans le développement des lésions pulmonaires.