Thèse en cours

Atténuer les incohérences actuelles de l'enseignement de la Physique Quantique dans le supérieur: pourquoi, comment?
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Auteur / Autrice : Denis Pierret
Direction : Léna Soler
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Epistémologie histoire des sciences et techniques
Date : Inscription en doctorat le 15/11/2022
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : SLTC - SOCIETES, LANGAGES, TEMPS, CONNAISSANCES
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : AHP-PReST - Archives Henri Poincaré - Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies

Mots clés

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Résumé

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Jusqu'à la fin du XIXème siècle, la « physique classique » se composait des trois cadres théoriques majeurs que sont la mécanique newtonienne, l'électromagnétisme et la thermodynamique. Selon cette physique classique, tout système présente soit des propriétés corpusculaires soit des propriétés ondulatoires. Le premier quart du XXème siècle va être témoin de l'émergence de la « physique quantique », basée entre autres sur l'hypothèse des quantas et sur une forme de dualité corpusculaire et ondulatoire des phénomènes physiques à très petite échelle (i.e. au niveau atomique). La version stabilisée de la physique quantique dite de « L'Ecole de Copenhague » émerge vers la fin des années 1920 et obtient l'adhésion quasi unanime de la communauté scientifique. Ensuite, plusieurs familles de théories alternatives empiriquement équivalentes, c'est-à-dire qui prédisent correctement exactement les mêmes observations, ont été introduites sans pour autant remettre en cause le caractère hégémonique de la version de l'Ecole de Copenhague. Les différentes théories quantiques, la théorie de l'Ecole de Copenhague et les théories alternatives, sont également mutuellement exclusives : chacune de ces théories quantiques propose une description du monde physique qui est incompatible avec celles que proposent les autres théories quantiques. De plus, les défenseurs de chaque type de théorie adhèrent à une conception de la physique partiellement différente et les diverses conceptions présentent des incompatibilités mutuelles. La situation actuelle en physique quantique est donc inédite en sciences : plusieurs théories quantiques, qui ne peuvent pas être départagées par les résultats d'expérience, coexistent durablement alors même qu'elles sont fondamentalement incompatibles entre elles. La question centrale que nous proposons d'étudier dans cette thèse concerne les conséquences épistémologiques et sociales qu'engendre le discours d'enseignement de la Physique Quantique dans cette situation scientifique exceptionnelle. L'activité d'enseignement de la Physique Quantique, actuellement dominée par la théorie de l'Ecole de Copenhague, impose une conception de la physique et un canon de normes de scientificité. Les futurs praticiens de la science physique sont alors formés dans un cadre qui exclut toute alternative possible, alors même que ces alternatives théoriques existent et sont tout autant acceptables d'un point de vue empirique. L'objectif philosophique de cette thèse est dès lors de considérer les effets à terme d'un éventuel changement de politique d'enseignement universitaire sur ces pratiques futures en physique quantique.