Thèse en cours

Développement d'une approche de densité de probabilité de flammelettes pour la déflagration et comparaison avec la simulation des grandes échelles

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Auteur / Autrice : Dorian Trabichet
Direction : Denis Veynante
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Energétique
Date : Inscription en doctorat le 17/10/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences Mécaniques et Energétiques, Matériaux et Géosciences
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : EM2C - Energétique Moléculaire et Macroscopique, Combustion
Référent : Faculté des sciences d'Orsay

Résumé

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Dans une installation industrielle classique ou nucléaire, la sous-oxygénation provoquée par le développement d'un feu peut induire des phénomènes de ré-inflammations de gaz imbrûlés sous forme de déflagration. L'atmosphère, composée en partie de gaz imbrûlés et de suies, peut se ré-inflammer à la suite d'un apport extérieur d'oxygène (le “backdraft” est un exemple de ce type de phénomène). On se retrouve ainsi dans des configurations partant d'une phénoménologie propre à l'incendie (flamme de diffusion) pour arriver à des situations où les phénomènes d'incendie et d'explosion (flamme de pré-mélange) peuvent coexister. Le besoin d'un outil de calcul prédictif traitant à la fois les flammes turbulentes de diffusion et de prémélange émerge donc pour les programmes futurs de l'IRSN. En effet, pour la suite des programmes OCDE PRISME, les problématiques de ré-inflammations des imbrûlés sous forme de déflagration apparaissent de plus en plus importantes. Ces scénarios ont d'ailleurs déjà été observés lors d'expérimentations à grande échelle dans le dispositif de l'IRSN, DIVA, pour des feux de nappe d'hydrocarbure et des feux de chemins de câbles. De la même manière, les risques d'explosion consécutive à un incendie de feu de bitume sont à envisager et à évaluer. La thèse proposée s'inscrit dans ce cadre et constituera un premier pas en direction du modèle de combustion traitant à la fois incendie et déflagration désiré. Dans le cas des flammes turbulentes de diffusion et de prémélange, le phénomène présente un caractère multi-échelles : la combustion se produit le long d'un front de flamme qui apparaît comme un enchevêtrement complexe de flammes laminaires (de diffusion pour l'incendie et de pré-mélange pour la déflagration) de tailles caractéristiques inférieures, dites flammelettes. Une formulation du taux de réaction par une approche de densité de probabilité (PDF) de flammelettes, exploitant une structure pré-calculée de ces dernières, est en cours de développement pour l'incendie. Le premier objectif de la thèse sera d'adapter ce modèle à la déflagration. Compte-tenu des contraintes (en taille et nombre de Reynolds) des applications industrielles, la modélisation de la turbulence se fait le plus souvent par des modèles statistiques en un point (RANS). La simulation des grandes échelles (SGE), plus prédictive mais plus coûteuse en temps de calcul, vient le plus souvent en soutien, à des fins de compréhension des phénomènes physiques et d'interprétation d'expériences. Une troisième catégorie de modèles dits “ hybrides ”, intégrant dans un même système d'équations de bilan les approches RANS et SGE, émerge depuis quelques années pour les écoulements non-réactifs ; les travaux de ce type restent toutefois peu nombreux pour les flammes de pré-mélange. Le deuxième objectif de la thèse sera de développer une approche hybride pour la déflagration en s'appuyant dans un premier temps sur le modèle de combustion développé précédemment au laboratoire, puis sur le modèle de densité de probabilité de flammelettes.