Thèse en cours

Contributions à une théorie des droits fondamentaux à l'ère de l'Anthropocène

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Auteur / Autrice : Gaspard Brunet
Direction : Pierre Brunet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences juridiques
Date : Inscription en doctorat le 21/09/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de droit de la Sorbonne (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut de recherche juridique de la Sorbonne (Paris ; 2001-....)

Résumé

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L’essor du contentieux climatique a montré le rôle ambigu que jouent les droits fondamentaux dans la protection de la vie humaine contre les dérèglements environnementaux causés par les modes de vie humains. Les droits fondamentaux jouent un rôle encore marginal dans les décisions rendues par les juges en matière de contentieux environnemental et leurs raisonnements s’appuient largement sur des figures dogmatiques originales. Cet enrichissement de la dogmatique liée aux droits fondamentaux semble indiquer une climatisation des droits fondamentaux pour tenter d’utiliser la protection des droits humains au profit des milieux naturels dans lesquels ceux-ci prospèrent. Ces figures constituent le point de départ d’une étude visant à déterminer si les théories des droits et libertés fondamentales précédemment formulées par la doctrine juridique peuvent rendre compte de ces évolutions et intégrer une interprétation non anthropocentrée des droits humains. Cette analyse s’appuie également sur les constructions autour des droits de l’homme pour comprendre comment ces droits ont été interprétés pour n’être finalement que des droits humains à l’environnement, et non pas de véritables droits pour l’environnement et encore moins des droits des entités naturelles. La théorie classique des droits est alors contestée par de telles propositions, notamment par les partisans d’une inter-temporalisation des droits fondamentaux. La nécessité de chercher une conciliation des droits suscite alors de nouveaux défis pour le juriste. Façonné par les humanités environnementales, le concept polysémique d’Anthropocène, aussi fédérateur que clivant, propose un cadre de réflexion innovant dont les juristes peuvent s’emparer pour interroger l’efficacité et la pertinence des instruments juridiques de protection de l’environnement. Si certains voient dans cette nouvelle ère géologique une mise en évidence des contraintes exogènes qui pèsent sur nos systèmes juridiques, d’autres utilisent la notion pour souligner la nécessité de reconceptualiser les relations juridiques dans leur ensemble, au profit de relations plus-qu’humaines. La notion d’Anthropocène peut alors servir de cadrage au profit d’un travail juridique sur la théorie des droits.