Évaluation de l'impact des politiques d'internationalisation dans les villes colombiennes
Auteur / Autrice : | Jolie Guzman cantillo |
Direction : | Myriam Donsimoni |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Inscription en doctorat le 02/02/2023 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences économiques (Grenoble ; 1999-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pacte, Laboratoire des sciences sociales |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les villes, et plus spécifiquement, les aires métropolitaines, sont le lieu où prennent place les principaux défis liés à la mondialisation. La capacité à apporter des réponses et solutions dans des domaines tels que la lutte contre le changement climatique, la santé, le développement économique, les inégalités et les migrations, entre autres, demande aux villes d'aller au-delà de leur dimension locale et de s'unir elles-mêmes aux agendas et événements mondiaux. A travers l'internationalisation, les villes ont la possibilité d'influencer ces agendas et d'avoir un impact sur leurs activités quotidiennes, d'apporter des solutions à des problèmes communs et de promouvoir leur image dans le but de créer des opportunités et ressources avec pour résultat une meilleure qualité de vie pour leurs citoyens. Il est indéniable d'admettre que les métropoles ont acquis une dimension mondiale. L'économie, la science, l'éducation, la culture et, finalement, la population dans différents aspects et activités sont maintenant mondialisés. En ce sens, l'internationalisation des villes est un outil indéniable non seulement pour son apport dans la gestion locale, le développement et la transformation sinon aussi comme une nécessité pour une société globale. Aujourd'hui, l'internationalisation des villes détient un ensemble d'approches innovantes en fonction de leurs caractéristiques, contextes locaux et priorités sur le territoire. Les possibilités sont nombreuses, depuis les réseaux, la coopération multilatérale, les stratégies de positionnement stratégiques, la promotion de l'exportation, la diplomatie des villes, l'influence sur les agendas mondiaux jusqu'au traditionnelles pratiques tels que le jumelage et la coopération internationale pour le développement. L'ensemble de ces actions a besoin d'être clairement planifié, coordonné, suivi et évalué. Il est nécessaire de comprendre et élaborer les stratégies d'internationalisation comme des politiques publiques en raison de leur caractère multidimensionnel et de leur potentiel transformateur. De plus, les comprendre et les élaborer de cette manière nécessite l'adoption d'une vision globale et d'un engagement dans le cadre d'un processus d'internationalisation, lequel peut être défini par : l'allocation de ressources spécifiques (humaines, économiques, physiques) ; la mise en place et/ou l'adaptation des institutions dans le but de remplir les objectifs prévus et d'assurer leur alignement avec les autres programmes et politiques. Aussi, une telle compréhension implique l'existence d'une volonté politique sur le moyen et le long terme. De même, en les analysant depuis cette perspective, on suppose qu'ils comprennent la logique et le processus chronologique des politiques publiques, à savoir: i) Evaluation initiale et identification de la problématique et/ou des besoins du public (définition d'une base de référence) ; ii) Elaboration et planification (dont l'élaboration des indicateurs d'impacts et de résultats) ; iii) Mise en uvre et suivi ; iv) Responsabilité et évaluation (à partir de la base de référence et des indicateurs définis en ii). A partir de cette idée, un premier critère pour mener l'évaluation des résultats et des impacts du processus d'internationalisation consiste à réaliser un exercice de planification cohérent. C'est durant la phase de planification que les gouvernements locaux élaborent les indicateurs de résultats et d'impact afin d'analyser les différentes actions qui prennent en compte cette politique publique basée sur la base de l'évaluation initiale. Par conséquent, si des indicateurs pertinents (càd, mesurable, observable et quantifiable) sont définis dès le départ, et si des moyens de vérifications et sources suffisantes sont identifiés, il sera plus facile d'identifier les résultats et, finalement, l'impact, produits par ces actions. Le second critère est celui de la gouvernance du processus et de la manière dont sont impliqués (ou non) les acteurs concernés. Le principe de gouvernance qu'il faut comprendre ici comme l'inclusion, la coordination et la collaboration entre tous les acteurs concernés - doit être pris en compte tout au long du processus de politique publique. En d'autres termes, lorsqu'un besoin ou une opportunité est identifié et validé comme une demande / opportunité collective légitime impliquant la majorité des acteurs, la politique publique d'internationalisation doit répondre au besoin réel du territoire de manière plus cohérente et efficace. Ceci constitue le deuxième critère pour garantir les résultats et l'impact du processus d'internationalisation. Enfin, d'un point de vue méthodologique, il existe plusieurs approches et outils pour mesurer les résultats et l'impact. Ceux-ci reposent sur différents critères tels que leur calendrier, leur aspect qualitatif ou quantitatif, le niveau de participation, le nombre d'acteurs impliqués et les techniques plus ou moins développées. Les métropoles ont également adopté des stratégies innovantes lors de la planification de leur action internationale afin d'intégrer une approche globale de la gestion du territoire. Une telle approche permet d'atténuer les externalités négatives en tirant parti du potentiel et des opportunités offerts par le territoire. Certaines d'entre elles ont opté pour des modèles de gouvernance plus institutionnalisés de leur action internationale, tandis que d'autres ont renforcé ce processus en créant des services dédiés. Finalement, d'autres villes ont choisi de s'appuyer sur des modèles d'alliances publiques-privées voire seulement privées pour gérer leurs actions internationales. Ce débat sur comment mesurer l'internationalisation des villes, des territoires, est récent et novateur dans le sens où il ne cherche pas à mesurer le processus d'élaboration d'une politique publique en soit, sinon de mesurer l'impact réel de l'internationalisation sur la vie des citoyens. Ce projet de recherche portera sur l'identification des critères et la conception des indicateurs visant à l'élaboration d'un instrument d'évaluation en fonction des actions d'internationalisation. Un instrument qui comprend une composante quantitative, afin d'évaluer cet aspect dans les villes en Europe, et surtout, celles d'Amérique Latine. Ainsi, certaines variables seront spécifiques au contexte des villes latinoaméricaines.