Des lacs aux récits divers : Vers une meilleure connaissance des récits de l'environnement pour une protection plus intégrée et plus appropriée au sein des aires protégées
Auteur / Autrice : | Océane Maillard |
Direction : | Laurent Touchart, Pascal Bartout |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Inscription en doctorat le 30/09/2022 |
Etablissement(s) : | Orléans |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences de la Société : Territoires, Economie, Droit - SSTED |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CEDETE - Centre d'Études pour le Développement des Territoires et l'Environnement |
Mots clés
Résumé
Les lacs et les étangs sont riches en espèces vivantes et, à surface égale, la biodiversité d'un plan d'eau est supérieure à celle d'une espace terrestre. Or les décisions de classement des aires protégées s'appuient généralement, et dans de nombreux cas, exclusivement, sur la liste taxonomique des espèces floristiques et faunistiques. Pourtant, même quand il est d'origine naturelle, mais a fortiori quand il est d'origine artificielle, le plan d'eau est considéré dans maints pays, notamment en France, comme une anomalie du réseau hydrographique, voir un perturbateur. Son image est souvent dévalorisée, pour lui préférer celle du cours d'eau, qui est censé représenter l'état initial de nature. Cette contradiction apparente mérite d'être étudiée de manière approfondie, à la fois dans une direction physique, environnementale, pour déterminer la place réelle des lacs et des étangs dans les aires protégées, et dans une direction socioculturelle, pour en estimer la place symbolique. C'est pourquoi la géographie limnologique doit s'emparer de ce sujet. La société a à y gagner une vision plus large des aires protégées que celle seulement fondée sur la reconnaissance biologique. En effet, les politiques dans les aires protégées ne s'appuient aujourd'hui que sur une partie des discours de l'environnement, très axés sur la dimension biologique de la nature. Mais elle est aussi une réalité culturelle, sociale, symbolique, artistique, etc. portées par d'autres discours qui n'ont aujourd'hui pas voix au chapitre, alors qu'ils sont eux aussi moteurs de la protection. Il en résulte une appropriation limitée des enjeux environnementaux par les acteurs du territoire alors qu'ils sont pourtant une préoccupation de tous. Au travers des plans d'eau, qui sont à la fois riches biologiquement et culturellement, il y a un vrai enjeu à l'intégration de l'ensemble des récits de la nature dans les politiques des aires protégées. Il s'agit d'une part de solliciter, et donc de mobiliser, l'ensemble des acteurs qui gravitent autour des lacs et des étangs. Mais il s'agit aussi de faire se rencontrer tous les discours de l'environnement. Ouvrir les discours biologiques et naturels aux considérations culturelles et inversement sensibiliser les discours socio-culturels aux richesses biologiques, c'est faire converger tous les efforts vers une même dynamique. C'est surtout aboutir à une protection des plans d'eau intégrée et collectivement appropriée. A travers cette thèse, il s'agit de montrer que les besoins convergent à la fois vers une meilleure connaissance biologique des plans d'eau, de la place qu'ils occupent dans le classement et le fonctionnement des aires protégées, dans l'introduction des questions de géodiversité mais aussi des considérations culturelles et de leur rôle dans une appréhension plus complète de la diversité de la nature. Cela repose tant sur la valorisation du patrimoine naturel et culturel des plans d'eau, leur intégration paysagère, une meilleure identification de la population aux aires protégées riches en lacs et étangs, une sensibilisation à l'environnement plus aboutie, que sur une réflexion plus vaste sur le rôle éducatif et sur celui de lien social dévolus aux aires protégées. Avec la conviction qu'une nature dont on connait collectivement la diversité est une nature mieux protégée.