Thèse en cours

Une géographie des mondes imaginaires. Etude des mondes fictionnels inventés par les auteurs de fantasy.

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Auteur / Autrice : Julien Bellin
Direction : Dominique CrozatMarie-Laure Poulot
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Geographie et aménagement de l'espace
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2022
Etablissement(s) : Université de Montpellier Paul-Valéry
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ART-DEV - Acteurs, Ressources et Territoires dans le Développement

Résumé

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Ce projet de thèse s'interroge sur la géographie des mondes imaginaires construits par les auteurs de fantasy. Ce genre littéraire, prolifique depuis la seconde moitié du XXe siècle, aboutit à la création de mondes fictionnels souvent très détaillés. Si la géographie culturelle s'intéresse à l'imaginaire depuis plusieurs décennies, la diversité et la complexité des espaces inventés, mis en scène et quelquefois cartographiés par les romanciers, justifie de les questionner. Simple cadre spatial imprécis à l'origine dans certains romans, l'espace imaginaire dans lequel se déploie l'histoire et que parcourent les personnages est détaillé avec une minutie croissante depuis la « Terre du Milieu » imaginée par J. R. R. Tolkien. La réflexion géographique participe au récit, soulignant autant une altérité spatiale radicale qu'une vraisemblance acceptable. La création de ces mondes fictionnels échappe quelquefois à leurs auteurs ; car ils peuvent être récupérés, transformés, amplifiés ou détaillés dans des fanfictions. Cette vogue du worldbuilding, amplifiée par l'irruption des technologies du numérique, dit beaucoup de notre rapport à l'espace. L'objectif initial de ce travail est d'abord d'étudier la géographie de ces espaces, qu'ils soient cartographiés ou juste décrits verbalement : genèse, caractéristiques, étendue, topographie, symbolique, toponymie, relief, utilisation dans le récit, ressources et contraintes… En prenant au sérieux, en somme, l'effet de réel voulu par leurs auteurs. Nous essaierons, ensuite, d'interroger ce que ce goût pour les espaces imaginaires peut nous apprendre sur notre géographicité (E. Dardel, 1952). Car ces univers fictifs peuvent avoir bien plus d'intérêt pour un lecteur que des lieux réels mais inconnus. Il s'agira, dès lors, de nous diriger, au-delà des frontières de l'espace concret, vers « quelque chose que l'on pourrait appeler les structures fondamentales de l'imaginaire géographique » (B. Debarbieux, 1993).