Etude de la composante traductionnelle de la résistance et de la persistance du mélanome face aux immunothérapies par inhibiteurs de points de contrôle immunitaires
Auteur / Autrice : | Ambre Moreau |
Direction : | Caroline Robert |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du Cancer |
Date : | Inscription en doctorat le 17/10/2022 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cancérologie : biologie-médecine-santé (Villejuif, Val-de-Marne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Prédicteurs moléculaires et nouvelles cibles en oncologie |
Equipe de recherche : Résistance adaptative aux thérapies anti-cancéreuses | |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le mélanome métastatique est un cancer qui reste le plus souvent mortel en dépit des progrès récents liés à l'arrivée de nouveaux traitements efficaces : les thérapies ciblées anti-BRAF + anti-MEK pour les mélanomes porteurs de mutation de BRAF (50% des cas à peu près) et de l'immunothérapie par inhibiteurs des points de contrôle immunitaires ciblant PD1 et CTLA-4(14). On déplore encore un taux de mortalité d'environ 50% à 5 ans, même avec les traitements les plus efficaces du fait de l'existence de résistances thérapeutiques initiales (résistances primaires), ou se développant au cours du temps (résistances secondaires). Il est donc nécessaire de développer de nouvelles stratégies afin de lutter plus efficacement contre ces résistances. A cette fin, différentes études s'intéressent aux mutations du génome, aux régulations transcriptomiques ou post-traductionnelles. Notre équipe travaille sur l'étude des modifications traductionnelles des gènes. Ainsi, avons-nous démontré, il y a quelques années, l'implication du complexe d'initiation de la traduction eIF4F dans la résistance aux thérapies ciblées dans le mélanome(5). Puis nous avons montré son implication dans la réponse immune antitumorale via la régulation indirecte de l'expression de PDL1 dans les cellules tumorales(6). Nous nous intéressons également de près aux cellules cancéreuses persistantes, c'est-à-dire aux cellules qui ne meurent pas sous l'effet des traitements anticancéreux, mais qui persistent, en s'adaptant aux nouvelles conditions infligées par la pression du traitement (7). Ces cellules sont caractérisées par l'absence de mutation par rapport aux cellules initiales (parentales) et par une grande plasticité qui leur permet de se fondre dans le microenvironnement tumoral et de retrouver le phénotype parental si la pression thérapeutique est levée. Nous avons montré qu'une des caractéristiques des cellules persistantes aux thérapies ciblée anti-BRAF + MEK était de reprogrammer la traduction de leurs ARNm au profit d'un faible effectifs d'ARNm bien particuliers. Cette reprogrammation peut être bloquée pharmacologiquement avec un inhibiteur de la traduction qui permet de lutter contre les résistances thérapeutiques(8). Le présent projet consiste à explorer le mécanisme de reprogrammation traductionnelle des cellules impliquées dans la persistance et la résistance aux immunothérapies par anti-PD1 +/- anti-CTLA-4. Nous voulons vérifier si notre hypothèse selon laquelle « l'attaque » immunologique des cellules cancéreuses via l'immunothérapie anti-PD1 entraine une reprogrammation traductionnelle dans les cellules tumorales et celles du microenvironnement qui induit l'échappement aux thérapies, est exacte. Le travail de thèse s'attachera donc à caractériser de façon qualitative, quantitative et temporelle la reprogrammation traductionnelle permettant aux cellules tumorales d'échapper aux nouvelles immunothérapies. Cela nécessitera de s'intéresser non seulement aux modulations traductionnelles au sein des cellules tumorales mais aussi à celles qui se produisent dans les cellules immunitaires, qui sont les premières cibles des traitements par immunothérapie. Cette recherche répond à un besoin médical capital qui est de lutter contre la résistance aux immunothérapies et pourra avoir un impact qui dépassera largement le domaine du mélanome puisque ces phénomènes de résistance s'observent dans de nombreux types de cancers.