Évaluation des régimes juridiques nationaux régissant le travail domestique (étude comparative franco-libanaise).
Auteur / Autrice : | Rim El hajj |
Direction : | Raphaël Dalmasso |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit privé et sciences criminelles |
Date : | Inscription en doctorat le 28/10/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | SJPEG - SCIENCES JURIDIQUES, POLITIQUES, ECONOMIQUES ET DE GESTION |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut François GENY |
Mots clés
Résumé
Depuis la fin des années 1970, le Liban est devenu un pays accueillant des migrants de diverses origines, notamment des travailleurs domestiques venus d'Asie du Sud et du Sud-Est, ainsi que d'Afrique de l'Est et de l'Ouest. Ces travailleurs font face à des conditions de travail difficiles et à des violations de leurs droits. Selon le PNUD (1997), ils perçoivent des salaires plus bas que les Libanais, ne sont pas enregistrés à la sécurité sociale et sont plus facilement exploitables, travaillant plus longtemps pour moins de rémunération. Le système de parrainage, la ''Kafala'', aggrave leur situation en les plaçant sous la tutelle de leur employeur, limitant leur liberté de mouvement et les privant de protections légales. Bien que le droit d'accès à la justice s'applique aussi bien aux Libanais qu'aux travailleurs domestiques étrangers, l'article 7 du Code du travail libanais exclut les domestiques des protections légales, les laissant sans cadre réglementaire pour leurs droits. Notre recherche se concentre sur ces travailleurs marginalisés, en examinant leur situation et en contribuant au débat sur la transformation du régime de parrainage en un régime contractuel. Nous comparerons également la législation libanaise avec celle de la France, où le travail domestique est également un secteur précaire malgré son importance économique et sociale croissante. En outre, nous analyserons ces législations à la lumière de la Convention n° 189 de l'Organisation internationale du travail (OIT), qui établit des normes internationales pour protéger les travailleurs domestiques. Au Liban, l'ancien ministre Charbel Nahhas a affirmé que la Kafala n'est pas formellement inscrite dans la loi, mais plutôt une invention des employeurs pour se soustraire aux droits des travailleurs. Cependant, certains décrets, comme celui du 17 janvier 2003, réglementent les bureaux de recrutement de domestiques étrangères, suggérant une reconnaissance de la Kafala dans la législation. Le guide du Ministère du travail libanais de 2012 renforce cette idée, précisant que le parrainage est la seule manière légale pour un travailleur domestique de résider au Liban. En France, le travail domestique est également soumis à des défis législatifs et de protection sociale. Lors de la journée internationale des travailleurs domestiques en 2018, l'État français a été critiqué pour son manque d'initiatives visant à réformer le système de soins, rendant l'activité des travailleurs domestiques précaire. La loi ''Borloo'' de 2005, visant à développer les services à la personne, illustre un effort politique pour créer un cadre juridique approprié pour ce secteur, bien que des défis subsistent. Notre étude vise à éclairer les conditions des travailleurs domestiques au Liban et en France, à explorer les mécanismes législatifs en place, et à les comparer avec les normes internationales établies par la Convention n° 189 de l'OIT, afin de proposer des recommandations pour améliorer leur situation.