Approches stochastiques et déterministes pour modéliser le raccourcissement des télomères dans la population de cellules de levure et son lien avec l'homéostasie et la sénescence
Auteur / Autrice : | Jules Olayé |
Direction : | Marie Doumic |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Mathématiques appliquées |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Institut polytechnique de Paris |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de mathématiques Hadamard |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CMAP - Centre de Mathématiques appliquées |
Equipe de recherche : PEIPS : Evolution de Population et Systèmes de Particules en Interaction |
Mots clés
Résumé
Un télomère est une région d'ADN hautement répétitive et a priori non codante située aux deux extrémités d'un chromosome. Son rôle est de protéger les régions terminales de l'ADN chromosomique de la dégradation progressive et d'assurer l'intégrité des chromosomes linéaires. Lors de la réplication de l'ADN qui précède la division cellulaire, les enzymes qui lui sont essentielles ne réussissent pas à copier les derniers nucléotides, d'où l'absence de télomères conduirait à une perte rapide d'informations génétiques cruciales pour le fonctionnement cellulaire. Au contraire, la division cellulaire dégrade progressivement les télomères et son raccourcissement est donc lié à la sénescence (vieillissement biologique). Il a été montré expérimentalement et à l'aide de simulations que le télomère le plus court est responsable de l'apparition de la sénescence. La télomérase est une enzyme qui régénère la séquence des télomères et empêche ainsi sa dégradation totale. Elle agit juste avant la division cellulaire, et on ne sais pas encore si son action concerne les deux cellules filles ou une seule d'entre elles. D'un côté, les cellules ayant une activité télomérase suffisante sont considérées comme immortelles en ce sens qu'elles peuvent se diviser au-delà de la limite de Hayflick sans entrer en sénescence ou en apoptose. De l'autre côté, les cellules négatives à la télomérase (c'est-à-dire les cellules où la télomérase est manquante ou inactive) entraînent un raccourcissement des télomères, conduisant finalement à une sénescence réplicative, un état arrêté qui empêche de nouvelles divisions cellulaires. Jusqu'à présent, des études expérimentales et numériques suggèrent que le raccourcissement des télomères est responsable de deux conséquences majeures de la sénescence au niveau de la population: l'augmentation de l'instabilité du génome d'une part, entraînant éventuellement l'évolution de certaines cellules vers le cancer, et la limitation de la capacité de prolifération d'autre part, conduisant au vieillissement. Une première question majeure concerne la distribution de la taille des télomères au sein d'une population cellulaire : comment les longueurs varient-elles et parviennent-elles à l'homéostasie (répartition stable de la longueur des télomères). Dans cette thèse, nous proposons de formaliser un cadre mathématique pour étudier la dégradation des télomères dans une population cellulaire. Partant de modèles stochastiques individuels qui visent à modéliser la longueur des télomères dans les cellules individuelles et allant vers ses homologues déterministes, nous souhaitons étudier différents scénarios pouvant soit conduire à la sénescence dans la population sans activité de télomérase, soit à l'homéostasie dans une population avec télomérase active.