Thèse en cours

Sonder le pairing proton-neutron par la réaction de transfert 48Cr(p,3He)46V

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Auteur / Autrice : Hugo Jacob
Direction : Yorick Blumenfeld
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Physique nucléaire
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Particules, Hadrons, Énergie et Noyau : Instrumentation, Imagerie, Cosmos et Simulat
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Physique des deux Infinis Irène Joliot-Curie
Référent : Faculté des sciences d'Orsay

Résumé

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Les corrélations d'appariement sont au coeur des phénomènes de superfluidité dans les systèmes quantiques à N corps. Leur description théorique est basée sur la théorie microscopique de la superconductivité dévelopée par Bardeen, Cooper and Schrieffer (BCS) à partir des paires fortement corrélées, les paires de Cooper. Dans le noyau atomique, ces paires sont faites de nucleons identiques, neutron-neutron (nn) et proton-proton (pp), et jouent un role majeur car ce sont les principales correlations à plusieurs corps au delà du champ moyen. Elles sont responsables de l'apparition de phénomènes tels que l'alternance des énergies de liaison entre les noyaux pairs et impaires, la réduction des moments d'inertie ou les noyaux à halo. De plus, le noyau offre la possiblité unique, avec ses deux fluides de neutrons et de protons, d'étudier l'appariement de type neutron-proton. On sait déjà que cet appariement est plus fort que l'appariement nn ou pp car le seul noyau de masse A=2 lié est le deuteron (les systèmes 2n et 2p ne sont pas liés). La question à laquelle tentera de répondre cette thèse est de savoir si des paires fortement corrélées np existent. Les noyaux les plus favorables pour trouver de la superfluidité np sont les noyaux N=Z avec des orbitales de grand j partiellement remplies, car le recouvrement des ondes neutron et proton est alors maximal. Alors que les paires nn et pp ont été très largement étudiées, la recherche sur les paires np en est encore à ses début en raison de la difficulté de produire de grandes quantités de noyaux lourds N=Z, qui se trouve loin de la stabilité. La meilleure sonde pour le pairing est la réaction de transfert de paires où une paire np fortement corrélée est tranférée entre un noyau superfluide et un noyau très léger qui sert de sonde. Ici, nous avons choisi la sonde la plus simple : le proton. L'orbitale de j le plus élevé accessible expérimentalement auprès de nos accélérateurs est la couche f7/2, c'est pourquoi nous proposons d'étudier son noyau de milieu de couche, le 48Cr via la réaction de transfer 48Cr(p,3He)46V. L'expérience est déjà approuvé au GANIL et sera faite au printemps 2023, dans le cadre de la campagne MUGAST@LISE. Le faisceau radioactif de 48Cr sera produit par fragmentation d'un faisceau stable de 50Cr et sélectionné à l'aide du spectromètre LISE. Le dispositi expérimental combine un détecteur de particules (3He) de dernière génération MUGAST et un ensemble de détecteurs de rayonnement gamma basé sur des clovers germanium de haute pureté, EXOGAM. Le dispositf est complété par des détecteurs de faisceau (CATS) et une détection à zero degré pour identifier le 46V. L'étudiant participera à la préparation et à la réalisation de l'expérience. Il/Elle prendra en charge l'analyse des données avec le package NPTool basé sur ROOT et GEANT4. Il/Elle prendra aussi une part active dans l'interprétation des données en faisant tourner des modèle de réaction reposant sur l'apparoximation de Born des ondes distordues (DWBA). Selon ses préférences, il/elle pourra aussi développer des modèles théoriques pour décrire l'appariement np au delà du modèle en couches. Sinon, un étudiant plus intéréssé par les aspects instrumentaux, pourra contribuer au développement de la future génération de détecteur de particules chargées, GRIT.