Thèse en cours

Régulation des Gènes d'Inflammation en Sénescence

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Auteur / Autrice : Reem Hamed
Direction : Carl Mann
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie moléculaire et cellulaire
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Structure et dynamique des systèmes vivants (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : I2BC - Institut de Biologie Intégrative de la Cellule
Référent : Faculté des sciences d'Orsay

Mots clés

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Résumé

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La sénescence cellulaire représente une réponse aux stress des cellules de mammifères associée à un arrêt prolifératif et une modification du transcriptome, y compris une activation de l'expression des gènes d'inflammation. L'expression des facteurs inflammatoires dans les cellules sénescences a des effets bénéfiques, notamment lors de la cicatrisation en cas de blessure, et pour recruter des cellules immunitaires aux cellules sénescentes afin d'assurer leur élimination. Toutefois, on constate une accumulation des cellules sénescentes avec l'âge qui contribue au développement des maladies liées au vieillissement. En particulier, on pense que cette augmentation de la charge des cellules sénescentes est néfaste en contribuant à l'installation d'un état d'inflammation chronique qui perturbe la structure tissulaire et le système immunitaire. Il y a donc intérêt à comprendre la régulation de l'expression des gènes d'inflammation en sénescence afin de se donner les possibilités d'intervenir pour soulager l'inflammation chronique liée au vieillissement. La plupart des données concernant l'expression des gènes d'inflammation en sénescence proviennent des études sur un petit nombre de lignées établies de fibroblastes humains (WI-38, IMR-90, BJ, HCA) dérivées de poumons embryonnaires ou du prépuce. Tous ces fibroblastes expriment fortement des gènes d'inflammation en sénescence induite par dommages à l'ADN. La régulation de l'expression des gènes d‘inflammation en sénescence implique plusieurs voies de signalisation (ATM, p38, cGAS/STING) et facteurs de transcription (RELA, CEBPB, AP-1), mais les données restent parcellaires. En particulier, nous avons récemment publié en collaboration avec l'équipe de Christian Muchardt, une étude montrant une diversité dans les voies d'activation de l'inflammation en sénescence en fonction du type cellulaire et l'inducteur de la sénescence (Life Science Alliance, 2021). De plus, lors d'une étude transcriptomique des fibroblastes primaires mammaires induits en sénescence par irradiation, nous avons observé une activation très restreinte des gènes d'inflammation par rapport aux fibroblastes WI-38 utilisés comme contrôle positif. Cette observation suggère qu'une expression forte des gènes d'inflammation n'est pas une caractéristique universelle des fibroblastes induites en sénescence par dommages à l'ADN. Le but de notre sujet de thèse est de déterminer par analyse transcriptomique si l'expression des gènes d'inflammation est rare ou fréquente dans des fibroblastes humains primaires en sénescence, et de comparer les transcriptomes des fibroblastes aptes ou inaptes d'exprimer ces gènes afin d'identifier des nouveaux régulateurs potentiels de leur expression. Nous avons obtenu une vingtaine de fibroblastes primaires provenant de sites anatomiques distincts (abdomen, poumons, sein, cuir chevelu, gencives, palais), de donneurs mâles et femelles d'âges différents en bonne santé ou après décès accidentellement, avec le consentement des individus. Nous avons induit la sénescence des fibroblastes par irradiation ionisante et nous avons collecté des ARNs pour faire du RNA-seq. L'analyse transcriptomique des échantillons nous permettra de classifier les fibroblastes par leur capacité d'exprimer des gènes d'inflammation en sénescence. Nous allons ensuite comparer l'état chromatinien et les transcriptomes des fibroblastes aptes ou inaptes d'exprimer des gènes d'inflammation. Au niveau transcriptomique, nous chercherons des gènes corrélées ou anti-corrélés avec l'expression des gènes d'inflammation qui pourraient représenter des activateurs ou des répresseurs de l'expression des gènes d'inflammation. Au niveau chromatinien, nous mettrons en évidence les sites de chromatine ouverte par ATAC-seq, et nous localiserons des enhanceurs par ChIP-seq H3-K27me3/H3-K4me1. L'analyse différentielle des ces régions génomiques pourraient identifier des sites de régulation qui déterminent la capacité des fibroblastes d'exprimer fortement des gènes d'inflammation en sénescence. Enfin, nous utiliserons les technologies de knock-down (sh-RNAs) ou knock-out (Crispr/Cas9) afin de tester l'importance des gènes/sites génomiques dans l'expression des gènes d'inflammation en sénescence. Ce projet nous permettra de mieux classifier les fibroblastes sénescents, et il nous permettra d'identifier des régulateurs qui déterminent l'aptitude des fibroblastes d'exprimer fortement des gènes d'inflammation en sénescence.