Maintenir l'ordre colonial dans le Pacifique. Une étude comparée des polices coloniales de Nouvelle-Guinée allemande et britannique (1884-1921)
Auteur / Autrice : | Tobias Wagemann |
Direction : | Hélène Blais |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire des mondes modernes et contemporain |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'histoire moderne et contemporaine |
établissement opérateur d'inscription : Ecole normale supérieure |
Mots clés
Résumé
Des années 1880 à la fin de la Première Guerre mondiale, les administrations coloniales allemande et britannique apparaissent sur la partie orientale de la Nouvelle-Guinée. Mais l'implantation d'une économie coloniale pose des difficultés sur le terrain et les administrateurs coloniaux font face à des résistances dans leur colonie respective. Peu après l'annexion, les deux administrations coloniales décident donc de recruter, chacune de leur côté, une force de police principalement composée d'insulaires de Nouvelle-Guinée et des archipels environnants. Tout au long de la période coloniale, les effectifs grandissent, de sorte qu'en 1914, 932 policiers coloniaux se trouvent en Nouvelle-Guinée allemande pour 237 en Nouvelle-Guinée britannique. Alors que la Première Guerre mondiale constitue un moment de césure dans l'administration des territoires impériaux du Pacifique, le recrutement des policiers persiste sur les deux territoires et certains d'entre eux sont même engagés dans les combats. De plus, les expéditions de police reprennent dans l'entre-deux-guerres, menant à une augmentation exponentielle du contingent de policiers insulaires lorsque le territoire allemand tombe sous mandat australien en 1921. Deux questions de recherche se posent alors. D'une part, nous interrogerons la manière dont les policiers insulaires se positionnent face à l'État colonial. Incarnent-ils la violence de l'État de droit en terrain colonial, ou tentent-ils au contraire de dépasser l'administration coloniale en imitant, en manipulant ou en s'opposant aux politiques du maintien de l'ordre ? Il sera également crucial d'examiner la manière dont les acteurs coloniaux se déplacent à l'intérieur de « réseaux impériaux ». Ainsi, dans quelle mesure les policiers insulaires sont-ils impliqués dans les circulations impériales de l'ordre colonial ? L'histoire des administrations coloniales dans l'océan Pacifique a généralement été exclue des analyses sur les violences coloniales européennes, du fait de leur distance avec la métropole. Par conséquent, la dimension comparatiste de la thèse permettra d'interroger la marge d'action des policiers insulaires dans les politiques du maintien de l'ordre colonial. Ce faisant, ce travail soumet l'hypothèse que les policiers insulaires jouent un rôle essentiel dans la redéfinition du maintien de l'ordre colonial dans les administrations allemande et britannique de Nouvelle-Guinée entre les années 1880 et 1920.