Rôle de l'activité neuronale embryonnaire dans la construction des compartiments du striatum
Auteur / Autrice : | Hugues Cartonnet |
Direction : | Sonia Garel |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie cellulaire et développement |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Biologie de l'École Normale Supérieure |
établissement opérateur d'inscription : Ecole normale supérieure |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le fonctionnement du cerveau repose sur des circuits complexes qui sont assemblés par les programmes de développement du ftus et affinés par l'activité neuronale émergente. Le striatum, un grand noyau des ganglions de la base impliqué dans les comportements liés à la motricité, comprend deux compartiments entrelacés appelés striosomes et matrice, qui sont caractérisés par des marqueurs moléculaires distincts, des schémas de connexions d'entrée et de sortie et des implications différentes dans les perturbations psychomotrices liées aux troubles neurodégénératifs et neurodéveloppementaux, y compris les troubles du spectre autistique. La formation des striosomes et de la matrice repose sur une chorégraphie cellulaire embryonnaire complexe qui conduit à la ségrégation des neurones de projection du striatum (SPN) nés précocement, qui s'agrègent en striosomes, tandis que les SPN nés plus tardivement forment la matrice environnante. La formation des compartiments repose sur des programmes génétiques, notamment l'adhésion sélective des SPN striosomes et la migration active des neurones matriciels nés plus tard. Cependant, des modèles d'activité neuronale spontanée, qui apparaissent comme un régulateur clé de la construction du cerveau, ont été rapportés dans le striatum embryonnaire, ce qui soulève la question de leur rôle potentiel. Pour résoudre ce problème, nous avons utilisé des marqueurs et des outils génétiques chez la souris pour contrôler et réduire l'excitabilité dans tous les SPN, ou dans les SPN précoces par rapport aux SPN tardifs. Nos travaux en cours révèlent que les SPN dans les striosomes agrégés sont préférentiellement actifs à la fin de l'embryogenèse. Nous montrons en outre que la réduction sélective de l'activité de ces SPN précoces nuit considérablement à l'agrégation des SPN des striosomes et à l'acquisition de marqueurs spécifiques aux striosomes. Notre travail révèle donc un rôle précoce de l'activité neuronale prénatale dans la formation de compartiments physiologiquement importants d'une structure cérébrale majeure. Bien que les mécanismes sous-jacents restent à étudier, nos résultats ont des implications pour notre compréhension du développement du cerveau, tant dans la santé que dans la maladie.