Simuler et dissimuler chez Milan Kundera
Auteur / Autrice : | Agathe Thillard |
Direction : | Christophe Reffait, Aurélie Adler |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation françaises |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2022 |
Etablissement(s) : | Amiens |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études des relations et contacts linguistiques et littéraires (Amiens ; 2008-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les romans et essais de Milan Kundera s'ancrent dans l'époque de ce que l'auteur appelle les « Paradoxes terminaux », soit une époque de crise de la modernité aboutissant à l'altération et au déplacement des valeurs et des catégories existentielles. Dans ce monde désenchanté d'instabilité ontologique, règnent le chaos et les faux-semblants, face auxquels le rire sceptique est le dernier rempart. Dans cette mesure, la simulation et la dissimulation deviennent des attitudes existentielles inévitables, qu'il s'agira de discriminer axiologiquement, selon qu'elles se situent du côté de l'attitude romanesque (ironie, scepticisme, polyphonie) ou de l'attitude kitsch (sérieux, dogmatisme, monologie) pour déterminer en creux une éthique romanesque de la (dis)simulation et du simulacre. Réinvesti positivement dans le champ de la connaissance du roman, le simulacre romanesque, par opposition aux illusions kitsch, permet donc de créer un cosmos alternatif et parallèle au monde réel, d'unifier le multiple, d'ordonner le chaos, de faire coexister les contraires et cohabiter polyphoniquement l'infinie diversité des réels possibles. Il s'agira donc d'examiner en quoi les motifs de la simulation, de la dissimulation et des simulacres sont à la fois les symptômes d'une crise de sens dans l'Histoire et d'une volonté de reconquête du sens dans et par le roman.