La multimodalité du rythme langagier : vers une approchepoétique et proprioceptive en didactique du français langueétrangère.
Auteur / Autrice : | Jordan Souchet |
Direction : | Jérémi Sauvage, Oreste Floquet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2022 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 en cotutelle avec Università di Roma - « La Sapienza » |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Langages HUmanités Médiations Apprentissages Interactions Numérique |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Avant la naissance, les bases du développement langagier se produisent dans le ftus grâce à la sensibilité proprioceptive et prosodique. Loin d'être accomplis, ces deux éléments continuent d'évoluer et de jouer un rôle fondamental dans l'acquisition du langage. Nous formulons l'hypothèse que c'est également le cas dans l'apprentissage d'une langue, dès lors que la multimodalité du rythme langagier fait l'objet d'une valorisation. Pourtant, en classe de langue étrangère, le rythme, demeure marginal alors qu'il s'agit paradoxalement de notre premier contact avec une langue, comme si son enseignement-apprentissage pouvait faire l'économie du corps et ce dernier, avec le langage, formaient deux entités indépendantes. Pour sortir d'une vision dualiste du corps et traditionnelle du rythme héritées de Platon, dont Benveniste retrace l'étymologie et Meschonnic amplifie la portée, nous nous inscrivons dans une théorie de l'énonciation basée sur le continu corps-langage en proposant d'étudier le transfert rythmique, gestuel et prosodique, opéré dans différentes langues à différents niveaux à partir de discours, donc de sujets, en contexte écologique. Pour rendre le rythme spécifique du langage au service de l'appropriation de la langue, nous envisageons dans le cadre de ce que nous considérons comme une conversion neurophysiologique et existentielle, une approche poétique afin d'analyser l'idiosyncrasie du rythme langagier et une approche proprioceptive afin de coordonner rythme du corps et rythme du discours dont l'objectif consiste à "traduire" le rythme d'une langue à une autre. Notre réflexion transdisciplinaire se nourrit entre autres de théories telles que la vicariance, les neurones miroirs, le feedforward, le contrôle moteur, musculaire et gestuel issus des sciences cognitives ; de l'atomisme antique, de l'empirisme et de la psychologie développementale et expérimentale ; de la critique du rythme, de la phonologie expérimentale et de la didactique de l'oral-ité, de la phonétique et des langues. Pour ce faire, des exercices de proprioception seront introduits en classe de FLE afin d'initier ou de remédier aux difficultés rencontrées par des apprenants (allophones en France puis italophones) à travers une étude comparative sur les plans acoustique, perceptuel et gestuel.