Elus locaux et conceptions du système politique : une perspective comparative
Auteur / Autrice : | Lilian Hosteins |
Direction : | Cécile Vigour, Camille Bedock |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Inscription en doctorat le 01/11/2021 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Emile Durkheim |
Mots clés
Résumé
Dans un contexte de polarisation et d'inégalités croissantes, la défiance d'une partie des citoyens envers leur système politique et le mécanisme de l'élection n'a jamais semblé si forte. Mais paradoxalement, peu de recherches ont exploré en profondeur les aspirations normatives des citoyens, et encore moins celles des élus, quant à l'organisation du système politique. Quelle vision les élus locaux ont-ils de la démocratie ? Les quelques études qualitatives ayant examiné comment les élus conçoivent la démocratie parviennent à la conclusion que leur vision dominante de la démocratie reste élitiste, fondée sur une claire division du pouvoir entre les élus, jugés plus compétents et seuls à même de promouvoir l'intérêt général, et les citoyens. Mais ces études concernaient des représentants nationaux. Au contraire des députés bénéficiant d'une position privilégiée au sein du champ politique, les élus de proximité pourraient être plus enclins à accepter une redéfinition du rapport entre élu et citoyen tout en étant moins frappés que les élus nationaux par la crise de légitimité. Afin d'étudier les conceptions normatives de ce qu'est un « bon » système politique pour les élus, ce projet s'appuiera sur des méthodes mixtes combinant enquête par questionnaires et enquête qualitative avec des entretiens approfondis avec des élus en France et en Italie - ces deux pays constituant des laboratoires cruciaux pour étudier ces questions. Nous faisons l'hypothèse que les élus locaux sont très réticents à accepter tout dispositif impliquant un partage du pouvoir de décision entre les élus et les citoyens, qu'il s'agisse de jurys citoyens avec un pouvoir de décision ou de mise à l'agenda, de référendums non contrôlés par les élus, de mécanismes révocatoires ou de mesures visant à limiter les privilèges des élus.