Conception préliminaire des ouvrages souterrains profonds en massifs continus par couplage d'approche numériques et probabilistes
| Auteur / Autrice : | Baptiste Fenneteau |
| Direction : | Olivier Deck |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Mécanique - Génie Civil |
| Date : | Inscription en doctorat le 10/10/2022 |
| Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : GeoRessources |
| Equipe de recherche : Géomatériaux, Ouvrages et Risques (Axe GéoSystèmes) - Eq. 3b |
Mots clés
Résumé
L'objectif de cette thèse est de développer des outils innovants à destination des ingénieurs pour la conception et le dimensionnement des ouvrages souterrains profonds afin d'évaluer les probabilités d'occurrence des différents modes de défaillance/rupture susceptibles de se produire. Le sujet s'intéressera à des configurations de tunnels spécifiques en termes de contexte géologique, géométrie, phasage et nature de soutènement. Il s'appuiera en particulier sur des données issues des travaux du TELT (Lot 1 en priorité , mais avec accès possible aux données des Lots 2 et 3) On se placera dans le cadre d'ouvrages souterrains profonds, en massifs continus, pour lesquels les états de contraintes sont tels que des phénomènes spécifiques se produisent : fluage ou écaillage parfois brutal (rockburst). On considèrera dans cette thèse deux modes principaux de défaillance dont l'occurrence dépend des propriétés géomécaniques et des spécificités constructives de l'ouvrage (méthode de creusement, renforcements, soutènement, phasage, etc.) : - Convergence associée à une plasticité des roches (comportement cisaillant en grandes déformations associé à du fluage), source de pressions (squeezing) sur le soutènement. - Écaillage/rupture locale potentiellement brutale des parements associée à des instabilités consécutives à la fracturation des roches en traction. La prévision de ces modes de défaillance/rupture peut se faire actuellement : 1) de manière assez rustique au moyen d'abaques, tels que celui de Hoek (2003) pour les comportements poussants élaboré à partir de modèles numériques s'appuyant sur des lois de comportement élastoplastique parfaites ne reproduisant donc pas de manière satisfaisante le comportement réels des massifs rocheux aux grandes profondeurs, ni la rupture fragile pour certains états de contraintes. 2) de manière très élaborée au moyen de modélisations numériques s'appuyant sur des lois de comportement permettant de reproduire la complexité du comportement des roches, y compris son fluage, pour différents états de contraintes et intensités de la déformation plastique. L'objectif de la thèse est de développer une voie intermédiaire, permettant d'une part une analyse simplifiée et opérationnelle des ouvrages (comme pour l'approche 1) en s'appuyant toutefois sur des lois de comportement plus adaptées au contexte des tunnels profonds, d'autre part d'introduire une notion de fiabilité au sens de l'évaluation d'une probabilité de défaillance. Concernant les lois de comportement, la recherche s'appuiera sur les travaux préliminaires réalisés par F. Laigle lors de sa thèse ou lors de travaux ultérieurs entre le laboratoire GéoRessources (Ex-Laego) et EDF (), ayant permis de développer des lois de comportement tenant compte de l'écrouissage des roches aux grandes déformations et de leur viscosité. On s'appuiera également sur les travaux menés par les canadiens et les norvégiens sur les mécanismes de rupture dans les roches à grande profondeur (). Une première étape consistera donc à sélectionner la loi de comportement en veillant à limiter le nombre de paramètres et à en expliciter le sens physique. Ce travail impliquera des comparaisons entre différentes alternatives de lois de comportement afin de bien identifier les phénomènes pris en compte et vérifier leur pertinence au moyen de rétroanalyses sur des cas réels (travaux préparatoires et Lot 1 du tunnel TELT par exemple). Une étude de sensibilité permettra de hiérarchiser l'influence des différents paramètres du modèle, des différents contextes géologiques envisageables et des différentes caractéristiques géométriques des tunnels modélisés. Le logiciel utilisé pourrait être FLAC 2D/3D. L'évaluation de la fiabilité, requiert dans un premier temps d'exprimer la fonction d'état limite qui caractérise la proximité à l'un des deux modes de défaillance (écaillage, squeezing) au moyen d'un coefficient de sécurité ou d'une marge de sécurité s'appuyant sur des grandeurs physiques issues des modèles numériques (déplacement, contrainte, déformation plastique, variation d'énergie, volume et géométrie des roches instables, gène à l'avancement, etc.). On s'appuiera sur les travaux de thèse récents réalisés par Thajeel (2017) et Tran (2020) pour construire un métamodèle de la fonction d'état limite à partir de résultats des modélisations numériques (krigeage par exemple). Ce métamodèle découlant d'une approche probabiliste pourra ensuite être utilisé pour les calculs fiabilistes. On s'appuiera sur une approche de type Monte Carlo impliquant la justification des variabilités et corrélations entre paramètres les plus influents. Les résultats devront prendre la forme, dans la mesure du possible, d'abaques permettant d'aider au dimensionnement des ouvrages.