Thèse en cours

Etude de la qualité de vie et des coûts de traitement dans le cancer de la vessie pour l'évaluation médico-économique de nouvelles thérapies guidées par biomarqueurs

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Aldéric Fraslin
Direction : Julia BonastreMaryam Karimi
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Economie de la santé
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche en épidémiologie et Santé des populations
Equipe de recherche : Oncostat (Méthodologie et épidémiologie clinique en oncologie moléculaire)
Référent : Faculté de médecine

Résumé

FR  |  
EN

Le cancer de la vessie est le 5e cancer le plus fréquent en Europe, avec environ 13 000 nouveaux cas par an en France. Les tumeurs du cancer de la vessie peuvent être divisées en deux catégories selon qu'elles sont infiltrantes du muscle (MIBC) ou non (NMIBC). Parmi ce deuxième groupe, on trouve les carcinomes papillaires et in situ, des affections non infiltrantes qui présentent un taux de récidive très élevé : 50 à 70% de ces tumeurs récidivent, le plus souvent dans les 12 mois. La résection transurétrale de la tumeur de la vessie (TURBT) est le traitement de première ligne du NMIBC et pendant longtemps, les stratégies thérapeutiques se sont limitées à des interventions chirurgicales répétées avec de longues périodes de suivi et et de surveillance invasive, le taux de progression allant de 10 à 30% pour les tumeurs à haut risque. Les TVIM nécessitent généralement une cystectomie radicale, acte chirurgical lourd pour lequel une chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante est parfois indiquée. Cependant, ces 5 dernières années ont vu l'émergence de nouveaux traitements prometteurs parmi lesquels les immunothérapies de seconde ligne et des thérapies ciblées. Des essais sont en cours pour déterminer la meilleure stratégie entre l'immunothérapie seule ou associée à la chimiothérapie, et leur utilisation à un stade plus précoce de la maladie est à l'étude. L'efficacité de ces nouvelles thérapies est souvent associée à des biomarqueurs prédictifs tels que la charge mutationnelle de la tumeur ou les mutations génétiques identifiées. L'identification de cibles thérapeutiques et l'évaluation du rapport coût-efficacité des traitements ciblés du cancer de la vessie restent à étudier, notamment en France, car ce sont des domaines de recherche très prometteurs. En effet, ces nouveaux traitements peuvent être très coûteux, une évaluation économique est donc nécessaire. Ce type d'évaluation nécessite une connaissance précise des modalités et des coûts de prise en charge ainsi que de la qualité de vie associés à ce cancer à partir de données de vie réelle. La cohorte COBLAnCE (prospective cohort for an integrated study of bladder cancers) est la première cohorte prospective française de patients atteints de cancer de la vessie. La cohorte est promue par l'INSERM. Des patients adultes traités pour un cancer de la vessie par chirurgie ont été recrutés dans 14 structures de santé en France. Le suivi des patients est de 6 ans. Tous les types histologiques, stades et grades de la maladie étaient éligibles. 1800 patients d'âge moyen 68 ans ont été inclus entre 2012 et 2018. La collecte de données épidémiologiques, cliniques et anatomo-pathologiques, médico-économiques et de qualité de vie associée à des échantillons biologiques permet autant d'axes d'étude pour la compréhension des cancers de la vessie. Visant à réaliser une évaluation économique des thérapies innovantes dans le cancer de la vessie, ce travail de thèse répondra à trois questions. La première question concerne la qualité de vie des patients opérés d'un cancer de la vessie. A ce jour, aucune étude française ne s'est intéressée à la qualité de vie de ces patients et à ses déterminants. L'analyse de la qualité de vie de la cohorte COBLAnCE et sa comparaison à la population générale permettra de définir les standards manquants pour cette maladie dans le contexte français et de comparer nos résultats à ce qui a été observé dans d'autres cohortes internationales. Le deuxième axe traitera de la question des coûts de traitement du cancer de la vessie à travers une description précise des différents parcours de traitement en utilisant à la fois les données de notre cohorte et celles du SNDS. Il sera alors possible de mettre en évidence les principaux coûts de cette maladie à ses différents stades, ainsi que les déterminants de ces coûts. Nous associerons ce travail à une étude de la représentativité de COBLAnCE par rapport aux patients traités pour un cancer de la vessie en France à partir des données de la base nationale des séjours hospitaliers (PMSI), ce qui nous permettra de prendre en compte les biais de sélection et d'obtenir des estimations précises des coûts pour de futures études d'efficience. Ceci nous conduira à notre troisième travail qui consiste à développer un modèle économique générique pour l'évaluation économique des thérapies ciblées en prenant en compte un ou plusieurs biomarqueurs. Ce travail théorique aura pour but de construire un outil qui pourra être utilisé dans différents contextes de maladies, de traitements et de biomarqueurs. Une application au cancer de la vessie sera réalisée.