Parcours d'hébergement des publics exilés dans les dispositifs de "l'urgence sociale

Modalities of housing and lodging pathways of exiled populations in the "social emergency" sector

• Auteur / Autrice : Manon Derue
• Direction : Pascale Laborier, Karen Akoka
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Science politique
• Date : Inscription en doctorat le 23/09/2022
• Etablissement(s) : Paris 10
• Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Droit et Science Politique
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences sociales du politique (Nanterre ; 2006-....)

Mots clés

Mots clés libres

Asile

Hébergement

Urgence sociale

Politiques migratoires et d'asile

Sans-abrisme

Action publique

Asylum

Accomodation

Social emergency

Migration and asylum policies

Homelessness

Public action

Résumé

Cette thèse vise à explorer les modalités de prise en charge des publics exilés – demandeurs d'asile et réfugiés – au sein des dispositifs d'hébergement du secteur de l' « urgence sociale » sur le territoire francilien. L'insuffisance du Dispositif national d'accueil (DNA) en matière d'hébergement des publics exilés les conduit à recourir à des « solutions de replis » pour leur hébergement : campements, squats et bidonvilles, hébergement privé chez des tiers ainsi qu'hébergement dans les dispositifs de prise en charge des publics sans abri. La recherche s'appuie sur une enquête qualitative, principalement réalisée au sein des structures d'hébergement du Samusocial de Paris. À partir d'une analyse des parcours de rue et d'hébergement des personnes exilées, la thèse se propose de cartographier les acteurs, dispositifs et modalités d'hébergement rencontrés par ce public en amont puis au sein de l'hébergement généraliste. Elle vise, réciproquement, à comprendre les effets de l'accueil de ces publics sur le secteur de l'urgence sociale, tant par l'observation des pratiques concrètes d'accueil au sein des structures d'hébergement que par l'analyse des modalités de (re)structuration du secteur et de ses liens avec les politiques migratoires et d'asile. La recherche retrace enfin, dans une perspective socio-historique, la façon dont s'est organisé et structuré l'hébergement des publics demandeurs d'asile et réfugiés depuis l'ouverture des premières structures à leur intention dans les années 1970 jusqu'aux évolutions récentes du DNA et des dispositifs d'hébergement généralistes. A la croisée de la sociologie des migrations et de la sociologie des politiques publiques, la thèse met ainsi au jour les logiques de “cadrage” et de définition qui ont guidé la prise en charge des publics exilés et propose une réflexion plus large sur la sectorisation des politiques sociales et d'asile.

This thesis aspires to examine the modalities of reception and housing available to exiled immigrant groups - asylum seekers and refugees – in the "social emergency" sector in Ile-de-France. Indeed, because of the lack of accommodation possibilities for these groups, many are using “fallback solutions”: camps, squats, private accommodation and accommodation for homeless persons. The research is based on a qualitative survey led in the accommodation services of the Samusocial de Paris. Based on an analysis of the street life and lodging pathways of exiled populations, the thesis proposes to identify and map the actors, systems and accommodation modalities encountered by this public before and within the general housing services. The research aims also to understand the implications of these specific accommodation modalities for the social sector. To do so, it proposes to analyse the way the sector of interest has been (re)structured and its links with migration and asylum policies. From a socio-historical perspective, the research proposes at least to identify the historical evolutions of asylum seeker and refugee accommodation policies since the creation of their first structures in the 1970s, to the most recent developments in accommodation facilities. At the crossroads of migration sociology and public policy sociology, the thesis brings to light the logics of "framing" and definition of exiled populations ingrained in the French political system and proposes a broader reflection about the sectorization of social and asylum policies.