Le Mexique au miroir des modernismes. Circulation des imaginaires et des arts (France, Angleterre, Russie)
Auteur / Autrice : | Anastasia Gladoshchuk |
Direction : | Delphine Rumeau |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Lettres et arts spécialité littérature générale et comparée |
Date : | Inscription en doctorat le 31/10/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : UMR 5316 Litt&Arts (Arts & Pratiques du Texte, de l'Image, de l'Ecran & de la Scène) |
Mots clés
Résumé
La composante mexicaine de l'imaginaire européen s'affirme nettement dans la première moitié du XXe siècle, au moment du foisonnement des « modernismes » et de la réévaluation concomitante du « barbare » et du « primitif ». C'est à la même époque que le Mexique pénètre dans le domaine de l'art en Russie. En prenant le moment de la synchronisation des réceptions comme point de départ, cette thèse cherchera à analyser l'élaboration et la circulation des imaginaires du Mexique dans un espace triangulaire, entre Amérique, Europe et Russie. Nous nous proposons d'expliquer ce besoin commun de l'expérience mexicaine, qui se constitue à la croisée des arts et des sciences humaines, des recherches politiques et religieuses, et de définir les fonctions des éléments mexicains dans la culture des modernités. Le corpus, quadrilingue, comprend des uvres de divers genres (poésie, essais, récits de voyage, romans, nouvelles, correspondance, scénarios) produites par G. Apollinaire, A. Artaud, A. Breton, B. Péret, C. Balmont, V. Maïakovski, S. Eisenstein, D.H. Lawrence, A. Huxley, G. Greene, M. Lowry et O. Paz. Il ne s'agit pas tant d'examiner les représentations du Mexique que la manière dont le contact avec ses multiples réalités renouvelle les arts modernes. Le premier enjeu réside dans l'analyse des liens qui se tissent entre la littérature et les sciences humaines, notamment l'anthropologie et l'ethnographie. Le deuxième enjeu relève du rapport du moderne au « primitif », envisagé selon quatre modes complémentaires : l'indigène, le sacré, le révolutionnaire, le naturel. Le troisième enjeu est la nature intermédiale des imaginaires du Mexique, qui semblent exiger le dépassement du verbal, l'invention d'un autre langage, plus immédiat, avec la photographie, le cinéma, le dessin, la peinture. Nous chercherons à montrer que le Mexique joue le double rôle de récepteur et d'acteur des révolutions esthétiques. En explorant ainsi le réseau des imaginaires du Mexique, nous contribuerons au décentrement de l'histoire des modernismes et des avant-gardes, généralement axée sur les échanges entre les États-Unis et l'Europe occidentale.