Caractérisation des variants génétiques impliquant Pyk2 dans la maladie d'Alzheimer
Auteur / Autrice : | Nina Lannette-Weimann |
Direction : | Julie Dumont |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé - PHARM |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie-Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Facteurs de risque et déterminants moléculaires des maladies liées au vieillissement |
Résumé
La maladie d'Alzheimer (MA) est la forme de démence la plus fréquente et la septième cause de décès dans le monde, affectant plus de 35 millions de personnes. Elle se caractérise par deux marqueurs pathologiques principaux : les plaques séniles, résultant de l'accumulation extracellulaire de peptides Aβ, et la dégénérescence neurofibrillaire, causée par l'agrégation intraneuronale de protéines Tau hyperphosphorylées. Ces anomalies entraînent une perte synaptique et la mort neuronale. Dans plus de 99 % des cas, la MA résulte d'une interaction entre des facteurs environnementaux et des facteurs de risque génétiques. Ces derniers jouent un rôle majeur, avec une héritabilité estimée entre 58 % et 79 % dans les études de jumeaux (Gatz et al., 2006). Les études d'association pangénomique (GWAS) ont identifié 76 loci associés au risque de MA, dont celui contenant le gène PTK2B (Bellenguez et al., 2022). PTK2B est fortement exprimé dans le cerveau humain, en particulier dans la microglie et les neurones glutamatergiques. Il code pour Pyk2, une tyrosine kinase cytosolique impliquée dans la voie des adhésions focales. Dans les neurones, Pyk2 joue un rôle dans la stabilisation des synapses via son interaction avec des protéines d'échafaudage telles que PSD-95 et dans la plasticité synaptique en influençant la phosphorylation des récepteurs NMDA. Dans le contexte de la MA, Pyk2 est impliqué dans la toxicité induite par les peptides amyloïdes et la phosphorylation de tau. Cependant, il reste incertain si une sous- ou sur-expression de cette protéine est délétère. Identifier les variants génétiques fonctionnels de PTK2B pourrait apporter des informations clés sur les mécanismes physiopathologiques dans lesquels Pyk2 est impliquée. Cette étude vise à caractériser l'impact fonctionnel de sept variants de PTK2B associées à un risque accru de MA, à l'aide d'approches in silico et in vitro. Ces variants, situés dans des régions cis-régulatrices, sont susceptibles d'affecter l'expression génique plutôt que la fonction/structure de la protéine. Les analyses bioinformatiques, combinées à des essais de gène rapporteur de luciférase et à des tests de retard sur gel (EMSA) réalisés à partir de cellules SH-SY5Y surexprimant ou non C/EBPβ, suggèrent que l'allèle à risque rs28834970 C favorise la fixation de C/EBPβ dans une région régulatrice de PTK2B, réduisant potentiellement son expression. Pour valider ces résultats et évaluer l'impact de ce variant sur l'expression de PTK2B et les phénotypes liés à la MA, nous avons généré des cellules souches pluripotentes induites (iPSC) isogéniques différant uniquement par le génotype rs28834970 à l'aide de CRISPR-Cas9. Nous avons également optimisé un protocole de différenciation basé sur l'expression de la neurogénine-2 pour produire des neurones dérivés d'iPSC humains (hiNs). Ce modèle permettra d'évaluer l'effet du génotype rs28834970 sur la liaison de C/EBPβ, l'expression endogène de PTK2B et son impact sur les marqueurs de la MA, notamment la phosphorylation de tau, le métabolisme d'APP et les dysfonctionnements synaptiques aux niveaux structurel et fonctionnel. Ce projet aidera à clarifier le rôle du facteur de risque génétique PTK2B dans les mécanismes étiologiques de la MA.