Thèse en cours

Préparation de bioconjugués par assemblage supramoléculaire : application à la construction de sondes pour la médecine nucléaire.

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Auteur / Autrice : Zoé Bonnefoy
Direction : Victor GoncalvesFranck Denat
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Chimie
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2022
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Carnot-Pasteur
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Chimie Moléculaire de l'Université de Bourgogne

Mots clés

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Résumé

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La médecine nucléaire s'est imposée comme un pilier de la médecine personnalisée, notamment en oncologie, tant dans le domaine du diagnostic, grâce à l'imagerie moléculaire (tomographie par émission de positons TEP ou tomographie par émission monophotonique TEMP), que de la thérapie à l'aide de radioisotopes émetteurs beta - ou alpha. Les composés radiopharmaceutiques sont généralement composés d'un vecteur biologique (petite molécule, peptide, anticorps monoclonal ou fragment d'anticorps) particulièrement affin d'une cible donnée, e.g. des récepteurs surexprimés à la surface de cellules cancéreuses, auquel est attaché l'élément radioactif. La présence d'un émetteur gamma ou beta + permet de visualiser les zones tumorales par imagerie TEMP et TEP respectivement ; le marquage avec un radioélément émetteur beta - ou alpha permet quant à lui de conférer à la biomolécule des propriétés thérapeutiques en détruisant sélectivement les cellules cibles grâce au rayonnement ionisant, selon le principe de radiothérapie interne vectorisée (RIV). Le radiomarquage par un radioisotope métallique nécessite dans un premier temps la conjugaison du vecteur à un agent chélatant bifonctionnel capable de coordiner efficacement l'ion métallique. En 2019, le composé 177Lu-DOTATE (Lutathera) a obtenu l'autorisation de mise sur le marché pour le traitement de tumeurs neuroendocrines et encore plus récemment, en mars 2021, les résultats de phase III ont démontré l'efficacité du radiopharmaceutique 177Lu- PSMA pour le traitement de patients atteints du cancer de la prostate. Ces deux succès très récents révolutionnent le monde de la médecine nucléaire et laissent présager un développement exponentiel de ces radiopharmaceutiques dans les prochaines années. Les chimistes ont un rôle crucial à jouer pour accompagner cette évolution en anticipant les besoins futurs de radiopharmaceutiques toujours plus performants. L'ICMUB possède déjà une longue expérience dans ce domaine, notamment dans la chimie des agents chélatants bifonctionnels, leur conjugaison sur divers vecteurs biologiques, en radiochimie et dans l'évaluation de ces composés in vitro et in vivo. La modification de protéines pose des problèmes spécifiques : ce sont des biomolécules complexes (elles possèdent de multiples fonctions réactives) et fragiles, qui ne peuvent être modifiées que dans des conditions réactionnelles douces (chimie dans l'eau, en conditions diluées, à des pH proches de la neutralité). Le marquage de protéines nécessite donc l'emploi de méthodes de conjugaison biocompatibles, chimiosélectives et rapides. Dans le cadre de cette thèse, nous développerons une stratégie originale de radiomarquage de protéines reposant sur l'autoassemblage de deux molécules organiques partenaires, capables de former quasi-instantanément en solution un complexe supramoléculaire extrêmement stable. Un des partenaires sera greffé sur une position précise de la protéine, tandis que l'autre sera lié à l'agent chélatant. Cet outil sera appliqué à la conception d'agents d'imagerie nucléaire de la fibrose, qui seront évalués sur des modèles de fibrose pulmonaire et de cancer du pancréas (collaboration avec le centre Georges François Leclerc à Dijon).