Conditions de travail et bien-être, impact sur la fidélité des employés des entreprises néo-tayloriennes.'' Le cas des drives alimentaire.
Auteur / Autrice : | Charlène Theodore |
Direction : | Nathalie Commeiras |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de gestion et du management |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Economie Gestion de Montpellier (2015-.... ; Montpellier) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : MRM - Montpellier Recherche en Management |
Mots clés
Résumé
Avec l'évolution des attentes des clients et le développement des TIC, et la crise sanitaire de nouveaux canaux de distribution ont vu le jour. Le e-commerce, les drives, le « click and drive » connaissent aujourd'hui un succès notable auprès des consommateurs, créant de nouveaux métiers peu qualifiés (préparateurs de commande, employés drive, « feeders », « palettiseurs »). Leurs conditions de travail sont difficiles et dégradées. Récemment, les travaux de Gautié et al. (2020) révèlent que ces « personnels drive » évoluent dans un environnement de travail proche du taylorisme, appelé néo-taylorien (travail routinier, répétitif, intensité du travail, pression aux objectifs, cadence, port de charge etc.). En outre, avec l'explosion des outils numériques et des bases de données, le travail est codifié et standardisé, l'obligation de reporting alimente un management par les chiffres (fixation d'objectifs quantitatifs, évaluation du travail chiffrée ), destructeur de sens au travail et source de mal-être au travail. De nombreuses recherches l'ont d'ailleurs démontré dans le secteur hospitalier (Abord de Chatillon et al., 2017). Cette course effrénée aux chiffres est encore plus marquée dans le secteur de la grande distribution et dans les drives. Couplée à des conditions de travail difficiles, elle provoque du mal-être au travail et des taux de démission élevés, notamment dans les drives de la grande distribution alimentaire (de l'ordre de 45 % selon des résultats d'enquêtes récentes). A la lecture de la littérature, des résultats de recherche récentes, attestent que les conditions de travail et le bien-être au travail ont des incidences sur performance au travail et l'intention de rester dans l'organisation (Nande et Commeiras, 2022 ; Boudrias et al., 2021 ; Els et al., 2021 ; Bryson et al., 2017 ; Mansour et Commeiras, 2015). Dans la même lignée, de nombreux travaux analysent les effets des conditions de travail sur le stress au travail et l'épuisement professionnel. Cependant rares sont ceux qui s'intéressent à la QVTC et au sens du travail, et à leurs incidences sur la performance au travail et l'intention de quitter l'organisation. Il est à noter que la grande distribution, le e-commerce et les drives sont peu investigués. Les salariés peu qualifiés évoluant dans ces organisations (hôtes de caisse, employés drive ) sont des populations rarement étudiées par les chercheurs. Depuis une dizaine d'années, sous la pression coercitive légale (ANI 2013, 2020), la qualité de vie au travail (QVT), appelée depuis l'ANI de décembre 2020 QVTC (qualité de vie et conditions de travail) préoccupe les praticiens (ANACT ), les managers et les chercheurs. Il s'agit de construire de nouvelles relations de travail et de dépasser la problématique des risques psychosociaux pour aller vers un management qui combine bien-être au travail et performance. Ce changement d'acronyme permet de rappeler aux organisations que la QVT provient de l'amélioration des conditions de travail. Les drives et plus largement les environnements de travail 'néo-tayloriens' ne sont pas épargnés Se pose alors la question suivante : comment améliorer la QVTC dans un contexte de travail 'néo-taylorien' ? la QVTC a-t-elle un impact sur l'engagement organisationnel des employés drive ? leur performance au travail ? et leur intention de rester dans l'entreprise ? Rappelons que la définition de la QVTC n'est pas encore stabilisée. Pour Swamy et al. (2015), elle est constituée de neuf dimensions (environnement de travail, la culture et le climat organisationnel, les relations de travail, la formation et le développement des compétences, la rémunération et autres formes de récompenses, la satisfaction au travail etc.). Les travaux de Commeiras, Eggrieckx et Georgescu (2019) révèlent qu'il est important d'ajouter une septième dimension à la définition de la QVTC, le sens au travail (Morin, 2010). Pour éclairer ces questionnements de recherche, différents ancrages théoriques pourraient être retenus tels que la théorie de l'autodétermination de Deci et Ryan (1985, 2000, 2008), le modèle JDR (Job Demands-Resources) de Demerouti et Bakker (2001, 2007, 2011) ou encore la théorie d'Hirschmann (1970), « Exit, Voice and Loyalty ». Les terrains d'études envisagés sont les drives. La population étudiée serait les employés drives (emplois peu qualifiés). Ces personnels préparent les commandes passées en ligne par les clients en suivant un cheminement prévu informatiquement via un terminal portatif et l'amènent dans la zone d'attente de livraison.