Suivi des alertes d'ondes gravitationnelles de LIGO/Virgo par le réseau GRANDMA
Auteur / Autrice : | Thomas Hussenot-desenonges |
Direction : | Patrice Hello |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Science des Astroparticules et Cosmologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Particules, Hadrons, Énergie et Noyau : Instrumentation, Imagerie, Cosmos et Simulat |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Physique des deux Infinis Irène Joliot-Curie |
Référent : Faculté des sciences d'Orsay |
Mots clés
Résumé
La collaboration GRANDMA (créée à l'IJCLAB) est un réseau de plus de 25 télescopes couvrant la majorité des fuseaux horaires et les deux hémisphères. L'objectif principal de GRANDMA est de suivre les alertes d'ondes gravitationnelles fournies par LIGO et Virgo. La prochaine run LIGO-Virgo (O4) débutera en décembre 2022, en parallèle avec cette thèse. Comme lors des campagnes précédentes, LIGO-Virgo fournira des alertes à faible latence en cas de candidats ondes gravitationnelles afin que les télescopes optiques puissent suivre dans les plus brefs délais les candidats les plus intéressants (par exemple, les coalescences de systèmes binaires avec au moins une étoile à neutrons). L'objectif est d'abord d'identifier la contrepartie optique et sa galaxie hôte et ensuite de la caractériser par des méthodes photométriques (obtention des courbes de lumière des kilonovae par exemple) ou spectroscopiques. GRANDMA a démontré [1] lors du précédent run LIGO-Virgo O3 que le réseau était capable de suivre la plupart des alertes avec une très bonne cadence (moins de 90 minutes de latence pour 50% des alertes avec un exemple avec à peine 15 minutes). Ceci est particulièrement crucial pour les observations de kilonovae dont le signal s'évanouit très rapidement. En effet, capturer les tout premiers points des courbes de lumière kilonova est important pour extraire des observations les informations physiques les plus complètes et contraindre les modèles. L'estimation de la masse des éjectas peut contraindre l'équation d'état des étoiles à neutrons du système binaire. L'estimation de la fraction d'éléments lourds (tels que les lanthanides) produite par le r-process peut également être dérivée des courbes de lumière ainsi que des spectres. Un pipeline de photométrie dédié (MUPHOTEN [2]) a été développé chez IJCLAB pour la collaboration GRANDMA. Le pipeline est capable d'estimer le bruit de fond de l'image, d'effectuer la soustraction d'une image de référence s'il existe une galaxie hôte cataloguée, d'extraire la magnitude du signal transitoire détecté. Des critères supplémentaires de veto peuvent être utilisés pour estimer la qualité des images et les rejeter si nécessaire. Ce type de fonctionnalité est pertinent lorsque de nombreuses images provenant de différents sites d'observation et avec des conditions de ciel variées (couvertures nuageuses, pollution lumineuse) doivent être traitées le plus rapidement possible. Si aucun signal transitoire ne peut être identifié de manière fiable comme étant la contrepartie d'une onde gravitationnelle, le pipeline peut établir les magnitudes limites (sensibilité) atteintes par tous les télescopes impliqués dans le suivi. Dans ce cas, nous pouvons déduire des contraintes pour des paramètres importants tels que la masse maximum des éjectas. Dans le cadre de cette campagne, le doctorant participe au suivi GRANDMA d'O4. LIGO/Virgo s'attendent en moyenne à ~ 1 alerte par jour. Pourront alors se poser des questions d'optimisation/priorisation du réseau de télescopes en cas d'alertes multiples (coïncidentes). En cas de coalescence de binaire d'étoiles à neutrons (comme GW170817) ou d'une fusion étoile à neutrons-trou noir, systèmes pour lesquels des contreparties optiques sont attendues, le premier objectif est de rechercher la contrepartie. Si une telle contrepartie est détectée, alors le but est de la caractériser : identification de la galaxie hôte, identification de l'éventuelle kilonova, construction des courbes de lumière de la kilonova, observations spectroscopiques. Si aucune contrepartie ne peut être identifiée alors nous fournissons des contraintes sur les flux optiques, à partir de l'estimation des upperlimits des images prises par les télescopes. L'étape suivante est l'interprétation de toutes les données collectées (avec ou sans contrepartie) et l'estimation/contrainte des paramètres physiques tels que la masse des éjectas. Le dernier objectif consiste à contribuer à contraindre les modèles, notamment concernant l'équation d'état de la matière nucléaire dans les étoiles à neutrons. Cette partie phénoménologie sera réalisée au sein d'un groupe de travail impliquant des théoriciens spécialistes de la physique des étoiles à neutrons [3]. [1] GRANDMA observations of advanced LIGO's and advanced Virgo's third observational campaign, S. Antier et al. MNRAS 497, 5518 (2020). https://arxiv.org/abs/2004.04277 [2] P.-A. Duverne, PhD thesis, IJCLAB. [3] J. Margueron et al: BNICE, Binary neutron star mergers: nuclear inputs, machine learning and observations, proposal to ANR (2021).