Modélisation de l'interaction au niveau des thèmes dans les conversations pathologiques
Auteur / Autrice : | Amandine Decker |
Direction : | Maxime Amblard, Ellen Breitholtz |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Informatique |
Date : | Inscription en doctorat le 07/10/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine en cotutelle avec Université de Göteborg |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale IAEM Lorraine - Informatique, Automatique, Électronique - Électrotechnique, Mathématiques de Lorraine (1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LORIA - Laboratoire Lorrain de Recherche en Informatique et ses Applications |
Equipe de recherche : SEMMAGRAMME |
Mots clés
Résumé
Le dialogue est au cur des interactions humaines, mais il est aussi le lieu de nombreux malentendus. Il est donc intéressant de construire des modèles pour représenter le dialogue et tenter de mieux comprendre les caractéristiques d'une interaction cohérente. Depuis la sémantique de Montague [BM14], de nombreuses théories ont été proposées pour modéliser le sens du langage et en particulier les théories de modélisation du discours [GBM20, LA07]. Certaines d'entre elles ont été étendues afin de prendre en compte l'interaction et d'être adaptées au dialogue [HAK+15, AMR14] . L'interaction est cependant complexe à caractériser et à modéliser. Dans les conversations, les participants échangent sur différents sujets et la compréhension de l'état actuel du dialogue par chaque participant repose sur son interprétation du sujet discuté. De plus, nous devons également tenir compte du courant de conscience ou d'un autre événement externe dans le contexte de la conversation. Par conséquent, des malentendus peuvent conduire à des ruptures de compréhension. La SDRT, [AL03] est présentée comme une extension de Discourse Representation DRT [KR93]. Cette théorie du discours a été introduite par Hans Kamp afin d'introduire un modèle dynamique du calcul sémantique. Pour ce faire, la DRT s'appuie sur la tradition montagovienne de la sémantique, qui établit un lien fort entre le langage naturel et la logique. Cependant, ce type d'approche ne permet pas de capturer des phénomènes dynamiques tels que les donkey sentences [Qui64]. L'un des défis techniques est de définir une notion de portée du quantificateur qui soit suffisamment flexible pour s'adapter à un énoncé entier. En cela, Hans Kamp ne rompt pas avec une tradition basée sur la compositionnalité, mais ouvre la voie à un calcul plus flexible. Hans Kamp propose à l'origine de telles structures de la DRT comme des états mentaux. Cependant, les participants sont généralement d'accord implicitement sur le sujet, ce qui n'est pas toujours évident. Interpréter correctement la conversation est encore plus compliqué lorsque le dialogue implique des participants souffrant de troubles du langage, comme les patients atteints de schizophrénie [BCHL21]. Par conséquent, les dialogues impliquant de tels participants mettent en évidence des caractéristiques qui jouent un rôle majeur dans la cohérence et la compréhension du dialogue car elles sont plus difficiles à modéliser. Buts et objectifs Les théories classiques de représentation du dialogue [MGL+18, Bre20] ont un niveau de complexité élevé car elles tentent de modéliser la contribution de chaque énoncé au contexte et l'interprétation de chaque participant à tout moment de la conversation. Si ces théories permettent une analyse très précise, elles rendent plus compliquée la compréhension globale du dialogue et l'interaction au niveau du sujet est perdue. Il est donc intéressant de réfléchir à une représentation au niveau du sujet qui permettrait de suivre la conversation et d'analyser l'interaction inter- et intra-sujet. De plus, la formalisation de ce modèle permettrait d'expliquer les caractéristiques d'une rupture de dialogue au niveau thématique et de représenter les différents points de vue du dialogue lorsque les interprétations des participants divergent. La métaphore de l'utilisation du langage, en particulier de la conversation, comme un jeu, remonte à wittgenstein1953 et [Lew79]. Lewis a affirmé que le développement d'une conversation peut être vu en termes de score analogue à celui d'un jeu comme le baseball. Lewis a également introduit l'idée d'un tableau d'affichage qui permet de suivre l'évolution du dialogue. Le Dialogue GameBoard (DGB) est la version de Ginzburg de l'approche du tableau d'affichage pour l'analyse du dialogue [G+96, Gin98, Gin12, GF+10, CG12], et une caractéristique importante de sa théorie de la sémantique du dialogue - KoS - qui a été développée au cours des vingt dernières années. Ce modèle est influencé par les travaux précédents en ce qui concerne la disposition du dgb. Nous proposons une version du dgb qui inclut les enthymèmes et les topoï, et qui tient compte de la manière dont ils peuvent interagir entre eux et avec divers facteurs contextuels et co-textuels pour créer. Pour des informations générales sur la sémantique des tableaux de jeu dans les TTR, nous recommandons la littérature mentionnée ci-dessus, en particulier [Gin12] et [Coo16]. Suivant [Coo16], nous traiterons l'état d'information d'un participant à une conversation comme un enregistrement, et le tableau de dialogue qui représente le type de cet état d'information comme un type d'enregistrement. Cela signifie que les structures dont nous nous occuperons représentent généralement les types d'états d'information particuliers plutôt que les états d'information eux-mêmes. Ainsi, le tableau de dialogue d'un agent A est un type d'état d'information de cet agent. Nous nous intéressons à la manière dont les caractéristiques conversationnelles et contextuelles sont introduites et intégrées dans le modèle de discours dans la perspective de [Bor21]. Nous nous concentrons particulièrement sur la façon dont les agents individuels puisent dans des ressources individuelles (et parfois distinctes). Les exemples de dialogues réels seront donc décrits et analysés en utilisant des tableaux de jeu séparés pour chaque agent, représentant les types de leurs états d'information respectifs. L'objectif de cette thèse est d'explorer le modèle des dialogues, en particulier la manière de combiner la théorie des enthymèmes et la SDRT. La figure 1 montre comment certaines informations sur la structure